Qu'est-ce que le Cabinet Saint Paul ? A Paris, le Cabinet Saint Paul regroupe des professionnels de la santĂ©, sexologues et conseillers conjugaux. Marie-Noel et Olivier Florant, Michel des RoseauxMarie-NoĂ«l et Olivier Florant, sexologues et conseillers conjugauxMichel des Roseaux, mĂ©decin Olivier Florant, sexologue et conseiller conjugal, thĂ©ologien et consultant pour le Cler Amour et Famille. A publiĂ© aux Presses de la Renaissance "Ne GĂąchez pas votre plaisir, il est sacrĂ©" utilisĂ© par plusieurs milliers de couples qui souhaitent creuser le sens qu'ils donnent Ă leur Mars 2011, avec Olivier Florant, j'ai crĂ©e le Cabinet Saint Paul de LilleNous sommes deux psychologues diplĂŽmĂ©s de l'Ă©cole des psychologues particiens de l'institut catholique de Paris. Olivier Florant pouvant recevoir exeptionnellement pour des consultations de conseil conjugal. Il reçoit principalement Ă Paris.Les deux associĂ©s du Cabinet de Lille reçoivent indĂ©pendemment sur rendez-vous Vianney Caulliez et moi-mĂȘme Servane plus de ma formation initiale, je suis formĂ©e en premier cycle de LogothĂ©rapie troisiĂšme Ă©cole viennoise de psychologie et de psychothĂ©rapieLa LogothĂ©rapie face aux besoins de notre Ă©poque La frustration existentielle ou vide existentiel», comme lâappelle Viktor Frankl, est sans doute Ă notre Ă©poque une des causes de nombreuses souffrances. Ainsi, certaines Ă©preuves Ă traverser peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme une crise oĂč le sens de la vie nâest plus perçu. Qui dâentre nous ne sâest pas un jour posĂ© la question du pourquoi » pour lui-mĂȘme ou pour un proche ? Deuils, divorces, maladie chroniques, homosexualitĂ© dĂ©clarĂ©e au sein dâun couple⊠Exemple aussi de celui qui sâĂ©gare dans des voies sans issue qui sont autant de nĂ©vroses, ou celui qui cherche une Ă©chappĂ©e dans lâalcool ou la drogue, et qui sans aucun doute a laissĂ© se perdre quelque chose du sens et de lâintelligence quâil pouvait avoir de sa vie. Lâhomme qui souffre aujourdâhui nâest pas nĂ©cessairement pauvre, ĂągĂ©, malade ou abandonnĂ©. Il peut vivre dans de bonnes conditions extĂ©rieures, mais il souffre de non-sens ».Lâapproche de la LogothĂ©rapie, dĂ©veloppĂ©e par Viktor Frankl dans les annĂ©es 30, sâintĂ©resse Ă cette recherche essentielle en lâhomme. La LogothĂ©rapie est une psychothĂ©rapie orientĂ©e vers le sens. En grec, Logos sens.Et cette orientation sert de ressort thĂ©rapeutique. Afin de vous permettre de mieux entrer dans lâAnthropologie de la LogothĂ©rapie ainsi que sa pratique, je vous donne quelques prĂ©cisions sur Viktor Frankl et son regard sur lâhomme qui sous tend son Frankl 1905-1997Originaire de Vienne en Autriche, Frankl est de tradition juive, docteur en philosophie, mĂ©decin psychiatre et neurologue. Exerçant Ă lâhĂŽpital de vienne, il se trouve en charge du pavillon des femmes suicidaires. AprĂšs de nombreuses Ă©tudes sur lâĂ©tat physique et mental de ses patientes dĂ©primĂ©es, il dĂ©couvre la composante majeure capable dâempĂȘcher le dĂ©veloppement de la maladie ou de la favoriser par son absence ce facteur Ă©tant la personnalitĂ© spirituelle de la personne. Il est fondateur de la troisiĂšme Ă©cole de vienne de psychothĂ©rapie, que lâon nomme LogothĂ©rapie. Sa prĂ©cocitĂ© intellectuelle et humaine lui a permis, dĂ©s lâadolescence de correspondre avec Sigmund freud. Il a toujours eu conscience de ce quâil devait Ă freud quâil considĂ©rait comme un gĂ©ant de la psychothĂ©rapie moderne. Il osait dire quâil Ă©tait un nain sur les Ă©paules dâun gĂ©ant mais Ă©tant plus haut placĂ©, il voyait plus loinâŠIl a ainsi osĂ© une analyse critique de la pensĂ©e de Freud ds son livre la psychothĂ©rapie et son image de lâhomme »Pour Viktor frankl, la personne nâest pas principalement frustrĂ©e au plan sexuel comme lâavait dĂ©veloppĂ© Freud Ă son Ă©poque mais dâabord au plan existentiel. Pour rester en bonne santĂ© psychique, lâhomme a besoin dâune tension spĂ©cifique entre lui-mĂȘme et un sens. Pour Frankl, il existe en lâhomme une capacitĂ© dâauto transcendance cad quâil peut se distancer par rapport Ă la maladie mais sans que cette transcendance ne soit uniquement comprise comme une transcendance thĂ©ologique. Elle doit ĂȘtre comprise sur fond de conscience et dâ la seconde guerre mondiale, Frankl dĂ» mettre ce concept en pratique dans son existence. Il passa trois annĂ©es dans quatre camps de concentration et perdit toute sa famille. Il sây est senti dĂ©pouillĂ© de tous ses attributs humains. Dans un camps de concentration, il ne reste aux personnes que la derniĂšre des libertĂ©s humaines la capacitĂ© dechoisir lâattitude Ă adopter dans les situations quâil est obligĂ© de vivre. Ainsi en tant que psychothĂ©rapeute, frankl se demande comment aider une personne Ă devenir responsable de sa vie, si dĂ©sespĂ©rĂ©e que soit sa situation ? Frankl est optimiste face Ă la capacitĂ© de lâhomme de transcender sa situation et de dĂ©couvrir la voie qui va le traitement par la logothĂ©rapie vise donc Ă rĂ©veiller la volontĂ© de signifiance » qui sommeille en tout homme afin de rĂ©tablir la transcendance de lâexistence. La logothĂ©rapie se fonde sur trois assises -la libertĂ© du vouloir, la volontĂ© de signifiance et le sens de la vie. La libertĂ© de vouloir sâoppose au dĂ©terminisme. Elle peut bien sure ĂȘtre restreinte face Ă la maladie, lâimmaturitĂ©, ou la sĂ©nilitĂ© mais cela ne change rien au fait quâelle existe. Et quâelle demeure prĂ©sente malgrĂ© les plus lourds handicaps. La volontĂ© de signifiance veut dire que tout homme est animĂ© par le dĂ©sir et la quĂȘte dâun sens. Le sens de la vie exprime cette conviction affirmĂ©e la vie est pourvue dâun sens inaltĂ©rable. Il peut Ă©chapper Ă la portĂ©e de lâentendement mais se retrouve par la mobilisation des forces spirituelles. Le sens de la vie, nâest pas lâobjet dâune question mais dâune rĂ©ponse en prenant dans cette vie nos responsabilitĂ©s. En consĂ©quence la rĂ©ponse sera fournie non par un discours mais par un agir, par des actes. La vie ne nous interpelle pas par un discours mais par des faits qui nous sont donnĂ©s et nous y rĂ©pondons Ă notre tours pas des actes que nous posons. »Frankl en 1993Jâaime cette remarque de Frankl que je redis dâailleurs souvent Ă mes patients câest la vie qui pose Ă lâhomme ses questions. Lui, lâhomme, nâa pas Ă interroger pourquoi », câest lui qui, interrogĂ© par la vie doit rĂ©pondre Ă la vie, ĂȘtre responsable face Ă la vie. Les questions que la vie nous pose, nous ne pouvons les choisir, mais les rĂ©ponses que nous leur donnons sont tĂ©moignage de notre attitude spirituelle la plus sont ces forces spirituelles dont parle la LogothĂ©rapie ? Viktor Frankl dĂ©veloppe une conception de lâhomme selon trois dimensions qui sâinterpĂ©nĂštrent somatique, psychologique et spirituelle. Dimension somatique les phĂ©nomĂšnes physiques liĂ©s au corps. Dimensions psychique Ă©tats dâhumeurs, sensibilitĂ©s, pulsions, instincts, dĂ©sirs, affects. Cela regroupe tout le cognitif et lâ reste t il dans le domaine spirituel ? Frankl la dĂ©finit comme la dimension vraiment humaine au sens profond du terme. Câest la vie de lâesprit le nous en grec. On parle en logothĂ©rapie de dimension noĂ©tique. On y trouve, les dĂ©cisions de la volontĂ© autonome lâintentionnalitĂ©, les intĂ©rĂȘts portĂ©s aux objets, la crĂ©ativitĂ©, la religiositĂ©, lâĂ©thique cad la conscience morale, le sens des valeurs, lâ des postulats les plus importants de Frankl est le suivant chez tout homme, la dimension noetique ne peut jamais tomber malade » la LogothĂ©rapie sâappuie sur cette force prĂ©sente en chaque concrĂštement ? La logothĂ©rapie a pour objectif dâaider tte personne Ă reconnaitre les valeurs qui lâattirent et Ă faire grandir en elle la conscience de sa propre dignitĂ© de personne libre et lâentretien, nous tĂąchons de mettre la personne en contact avec la voix de sa conscience. » la conscience est le seul miroir qui ne trompe ni ne flatte » disait christine de SuĂšde. Si quelque chose en lâhomme approche de prĂšs la vĂ©ritĂ©, câest en nous cet organe du sens » comme le nomme Frankl. Nous cherchons ce qui, au nom de la vie, lui est demandĂ© de faire. Et ce Ă la lumiĂšre de ses valeurs personnelles valeurs de vĂ©cu, valeurs dâattitudes, valeurs crĂ©atrices. et non celles du thĂ©rapeute bien surValeurs de vĂ©cu passent par lâexpĂ©rience de quelque chose ou de quelquâun. Lâamour par crĂ©atrices lâhomme qui fait, capacitĂ© de travailler et les valeurs qui en dĂ©coulent. homo faberValeurs dâattitude les plus imp selon Frankl, valeurs qui permettent de faire face Ă une situation inĂ©luctable, de se dĂ©passer, de sâoublier vertues ? Ce qui est dĂ©couvert nâest pas toujours chose facile mais câest libĂ©rateur si la personne se reconnait ĂȘtre en cohĂ©rence avec elle-mĂȘme. Il y a dâailleurs un lien Ă©troit entre le sentiment quâun homme peut avoir de sa valeur personnelle et celui quâil a de la valeur de la auquel la LogothĂ©rapie sâattache avant tout est de rechercher non la cause des troubles mais la meilleure façon dây faire face. Câest dc une psychothĂ©rapie axĂ©e sur la dĂ©couverte et non le dĂ©pistage. Elle cherche les forces saines qui en lâhomme aspirent au logos oĂč il retrouve son identitĂ©. Lâintention paradoxale, prĂ©conisĂ©e par ex ds les situations de troubles phobiques permet lâautodistanciation, notamment par lâhumour et le point fort de la LogothĂ©rapie ne rĂ©side pas dans un riche rĂ©pertoire de mĂ©thodes mais plus dans lâart de lâimprovisation et de crĂ©ativitĂ© du thĂ©rapeute, notamment Ă partir du dialogue socratique, sâadaptant au caractĂšre unique de chaque personne et la dĂ©tresse unique oĂč il se souligner aussi que derriĂšre lâidĂ©e dâauto transcendance, le LogothĂ©rapeute cherche Ă dĂ©velopper les forces permettant Ă la personne de sâoublier elle mĂȘme grĂące Ă la dĂ©rĂ©flexion par exemple. Lâhomme est un ĂȘtre qui existe pour quelque chose ou pour quelquâun. Il sâagit pour la personne de rĂ©apprendre Ă diriger toute lâintentionnalitĂ© de ses actes vers un bien extĂ©rieur, pour lâ »amour » afin de sortir de son conclure, je dirai que toute thĂ©rapie authentique est pour une personne similaire Ă un voyage une rencontre avec ses richesses et ses faiblesses -Dans ce texte je me suis largement rĂ©fĂ©rĂ©e des paroles dâElisabeth Lukas, Ă©lĂšve de Frankl,. Et directrice scientifique de lâinstitut dâAllemagne du Sud de LogothĂ©rapie. Vous pouvez en savoir plus sur le site
Rencontreavec une intellectuelle indĂ©pendante de 92 ans autour d'un livre de souvenirs et d'un numĂ©ro d'hommage de la revue «Esprit». par Antoine de GAUDEMAR. publiĂ© le 3 fĂ©vrier 2000 ĂY a-t-il des locomotives dans l'histoire ? Un effet de la Terreur, Ă©crivait en 1797 Adrien Lezay, fut de dĂ©truire les anciennes habitudes, et de... Lire la suite 8,99 ⏠E-book - ePub Ebook TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat 8,99 ⏠Vous pouvez lire cet ebook sur les supports de lecture suivants TĂ©lĂ©chargement immĂ©diat DĂšs validation de votre commande Offrir maintenant Ou planifier dans votre panier Y a-t-il des locomotives dans l'histoire ? Un effet de la Terreur, Ă©crivait en 1797 Adrien Lezay, fut de dĂ©truire les anciennes habitudes, et de donner aux nouvelles coutumes autant de force que l'habitude eĂ»t pu le faire. Dix-huit mois de Terreur suffirent pour enlever au peuple des usages de plusieurs siĂšcles, et pour lui en donner que plusieurs siĂšcles auraient eu peine Ă Ă©tablir. Sa violence en fit un peuple neuf. » Rien de plus Ă©videmment faux, rĂ©pliquait Benjamin Constant ; les ennemis de la rĂ©publique s'emparent habilement de la rĂ©action que la Terreur a causĂ©e. C'est de la mĂ©moire de Robespierre que l'on se sert pour insulter aux mĂąnes de Condorcet. La Terreur a prĂ©parĂ© le peuple Ă subir un joug quelconque ; elle l'a rendu indiffĂ©rent, peut-ĂȘtre impropre Ă la libertĂ©. »Est-il possible de contraindre Ă la vertu », comme le croyaient Platon et Saint-Just ? En revanche, la tolĂ©rance » est-elle justifiĂ©e en soi, ou bien serait-elle une forme subtile d'acceptation de l'ordre Ă©tabli ? VoilĂ le dilemme indiscret que ce livre un peu Ă contre-courant voudrait esquisser. Date de parution 25/07/2015 Editeur Collection ISBN 978-2-84321-176-8 EAN 9782843211768 Format ePub Nb. de pages 192 pages CaractĂ©ristiques du format ePub Pages 192 Taille 1 208 Ko Protection num. Digital Watermarking
VoilĂ le Paris du XXV e siĂšcle tel que lâimagine, en 1771, Louis-SĂ©bastien Mercier. Dans LâAn 2440, pas de mers dĂ©chaĂźnĂ©es, de navigateurs naufragĂ©s ou dâĂźles lointaines et
» Bon VendrediVen 4 Juil - 748 par Melgibson» Mes Tubages du moi de juilletJeu 3 Juil - 2110 par Melgibson» Bon DmancheDim 27 Avr - 833 par Melgibson» Bon VendrediVen 25 Avr - 945 par Melgibson» bON jEUDI 24 AVRILJeu 24 Avr - 350 par Melgibson» Bon Mercredi 23 avrilMer 23 Avr - 545 par Melgibson» Word ArtMar 22 Avr - 915 par Melgibson» GLACE CAFE SAUCE AU CAFEMar 22 Avr - 738 par Melgibson» Bon MardiMar 22 Avr - 720 par MelgibsonLe22 dĂ©cembre 2020, la Cour europĂ©enne des droits de l'homme rendait un arrĂȘt dans lequel elle sommait la Turquie de procĂ©der Ă la
Dautres Ă©tudes scientifiques ont montrĂ© que participer rĂ©guliĂšrement Ă des missions bĂ©nĂ©voles, agir auprĂšs des autres avec chaleur et compassion augmente nettement lâespĂ©rance de vie et la vitalitĂ© en gĂ©nĂ©rale. Par ailleurs, venir en aide Ă lâautre induit un sentiment de bonheur, apaise lâesprit et attĂ©nue la dĂ©pression.Dans L'Express du 12 avril 1957 Qu'un hebdomadaire Ă grand tirage Paris-Match 1 200 000 exemplaires ait ouvert, la semaine derniĂšre, son numĂ©ro sur dix pages consacrĂ©es Ă Bertolt Brecht, voilĂ qui exprime mieux qu'un long discours l'importance qu'a prise brusquement le plus grand dramaturge allemand de notre Ă©poque, mort il y a quelques mois, Ă 57 ans. C'est une piĂšce de Brecht qui a inaugurĂ© vendredi dernier Ă Paris le cycle dramatique du Théùtre des Nations, premiĂšre scĂšne internationale du monde. Offre limitĂ©e. 2 mois pour 1⏠sans engagement La Vie de GalilĂ©e a Ă©tĂ© supervisĂ© par l'auteur lui-mĂȘme Ă Berlin-Est oĂč se trouve le théùtre du Berliner Ensemble dirigĂ© par HĂ©lĂšne Weigel, la femme de Brecht. C'est donc en quelque sorte son dernier message théùtral que Paris a reçu cette semaine, quelques mois aprĂšs Londres qui fit un accueil enthousiaste Ă la troupe allemande. La salle Ă©tait consciente de l'importance de l'Ă©vĂ©nement. Doublement consciente mĂȘme chaque reprĂ©sentation proposĂ©e par des artistes de derriĂšre le rideau de fer provoque un enthousiasme automatique du "Tout-Paris", habituĂ© des grandes premiĂšres. Parfois cet enthousiasme est justifiĂ© - OpĂ©ra de PĂ©kin, Berliner Ensemble - mais la tĂąche est souvent ingrate et la claque mondaine peu rĂ©compensĂ©e de ses efforts. Si, en effet, la connaissance du chinois Ă©tait inutile pour apprĂ©cier les magnifiques danseurs et acrobates de PĂ©kin, celle de l'allemand est indispensable pour suivre cette grande piĂšce idĂ©ologique qu'est GalilĂ©e. Il suffisait, pour s'en convaincre, de voir une grande partie du public, doucement endormi, sortir brusquement de sa torpeur Ă la fin de chacune des treize scĂšnes pour acclamer de confiance ce qu'il ignorait par vocation. Aurait-il d'ailleurs applaudi s'il avait compris le texte ? Il est probable qu'il aurait Ă©tĂ© choquĂ© ou au moins inquiet, car ce que Brecht dit n'est pas de tout repos. Au cours d'une carriĂšre littĂ©raire de plus de trente ans, Brecht a toujours voulu inquiĂ©ter, interroger, troubler. Haereses opportet esse [NDLR "Il faut qu'il y ait des hĂ©rĂ©sies", Saint Paul, EpĂźtre aux Corinthiens], semble-t-il clamer dans chacune de ses piĂšces, dans chacun de ses poĂšmes sa grandeur est justement due Ă sa facultĂ© de voir les choses autrement, de jeter un regard neuf sur tout ce qui semble admis, convenu et naturel Nous vous prions instamment, ne dites pas c'est naturel / Devant les Ă©vĂ©nements de chaque jour. / A une Ă©poque oĂč rĂšgne la confusion, oĂč coule le sang, / OĂč on ordonne le dĂ©sordre, / OĂč l'arbitraire prend force de loi, / OĂč l'humanitĂ© se dĂ©shumanise / Ne dites jamais c'est naturel / Afin que rien ne passe pour immuable. Avant-garde populaireIl faut transformer le monde, a dit Marx, ce maĂźtre de Brecht, et le disciple veut le transformer par les moyens qui se trouvent Ă sa disposition par la parole. Il cherche Ă montrer dĂšs ses dĂ©buts tout ce qui est artificiel dans notre univers et, pour dĂ©voiler les conventions, il utilise une mĂ©thode de choc. Le jeune homme qui, immĂ©diatement aprĂšs la guerre, a quittĂ© sa Souabe natale pour se rendre Ă Munich, Ă©crit des poĂšmes qu'aucun journal, qu'aucune revue n'accepte Ă cause de la virulence de leur ton. Qu'importe, Brecht les prĂ©sentera lui-mĂȘme et il chante dans un cabaret de la capitale bavaroise ses chansons incendiaires, annonçant dĂ©jĂ les "songs" de L'OpĂ©ra de Quat' Sous qui devaient le rendre cĂ©lĂšbre. Car Brecht est cĂ©lĂšbre. Ce n'est pas une des moindres contradictions de cet Ă©crivain admirĂ© par l'avant-garde, il est en mĂȘme temps un auteur populaire et ses piĂšces se jouent dans le monde entier. Ou plutĂŽt, dans une partie du monde. Ce communiste, car Brecht Ă©tait communiste, mĂȘme s'il n'avait pas la carte du parti dans sa poche, est jouĂ© Ă Londres, New York, Paris, Zurich, mais dans les pays de derriĂšre le rideau de fer - sauf Berlin-Est bien entendu - ses piĂšces restent inconnues. A vingt ans, il est Ă Munich, et la premiĂšre chanson qu'il chante provoque aussitĂŽt un scandale retentissant. C'est la Ballade du Soldat mort, oĂč Brecht utilise le ton que Kipling employait pour magnifier les expĂ©ditions coloniales britanniques aux Indes. Mais, sous la forme ancienne, on trouve un contenu nouveau la droite allemande et militariste ne lui a jamais pardonnĂ© ce poĂšme oĂč un deuxiĂšme classe tombĂ© sur le champ de bataille est extrait de sa tombe pour pouvoir continuer la guerre du Kaiser qui assiste, accompagnĂ© de ses marĂ©chaux et Ă©vĂȘques, Ă cette rĂ©surrection dĂ©risoire. Piscator et Caligari Brecht ne restera pas longtemps Ă Munich. Il a vite compris que les temps ont changĂ© et que la capitale bavaroise n'est plus le centre culturel qu'elle fut au dĂ©but du siĂšcle. MĂȘme dans un Etat aussi dĂ©centralisĂ© que l'Allemagne de Weimar, la vie des arts et des lettres tendait de plus en plus Ă se concentrer Ă Berlin. Il a Ă peine vingt ans lorsqu'il arrive dans la capitale du Reich, ville insolente oĂč s'opposent l'extrĂȘme luxe et l'extrĂȘme misĂšre. Moi, Bertolt Brecht, je suis des forĂȘts noires. / Ma mĂšre me porta dans les villes / Lorsque j'Ă©tais encore dans son sein. Et le froid des forĂȘts / Sera en moi jusqu'Ă ma mort. Depuis trente-cinq ans, il a souvent vĂ©cu dans les villes Berlin, Paris, New York, Hollywood. Mais il ne les a jamais aimĂ©es ce campagnard Ă la tĂȘte de Bouddha paysan, au regard calme et matois, se mĂ©fiait de cette excroissance artificielle d'une civilisation marchande qu'il condamnait sans rĂ©mission. De ces villes ne restera / Que ce qui les traversait / Le vent ! Brecht, cependant, s'accommode de la vie berlinoise. Il s'est d'ailleurs toujours accommodĂ© de toutes les circonstances, sans rien abandonner de ce qu'il estimait essentiel, mais en faisant toutes les concessions apparentes. Et puis, le Berlin d'aprĂšs-guerre Ă©tait une ville prodigieusement attachante pour un artiste. Il Ă©tait aux premiĂšres loges pour assister Ă toutes les transformations et Ă toutes les expĂ©riences et personne ne pouvait encore connaĂźtre dans ces annĂ©es d'inflation folle, oĂč le prix d'un dĂ©jeuner augmentait de quelques milliards entre le hors-d'oeuvre et le dessert, l'issue finale du combat. La gauche Ă©tait encore puissante et la droite, fortement appuyĂ©e sur ses positions administratives qui lui assuraient le contrĂŽle effectif de l'Etat, n'osait pas trop relever la tĂȘte. La Reichswehr faisait semblant d'ĂȘtre rĂ©publicaine et Ă Leipzig on venait justement de condamner Ă quelques annĂ©es de forteresse un petit agitateur du nom d'Adolf Hitler qui avait maladroitement tentĂ© un coup d'Etat, encore plus maladroitement exĂ©cutĂ©. Dans le domaine propre de Brecht, Berlin fut Ă l'Ă©poque Ă l'avant-garde de tous les arts. L'expressionnisme triomphait au cinĂ©ma - Le Cabinet du docteur Caligari est encore aujourd'hui un morceau de rĂ©sistance de tous les cinĂ©-clubs - et au théùtre, Erwin Piscator rĂ©volutionnait l'art scĂ©nique. Brecht s'insĂšre entre ces deux courants. Ses premiĂšres piĂšces sont fortement marquĂ©es par l'expressionnisme. Mais en mĂȘme temps, il cherche dĂ©jĂ Ă rĂ©nover l'art dramatique en s'inspirant des inventions scĂ©niques de Piscator, sans toutefois les imiter. Il est Ă la recherche de son style. Contre AristotePour se dĂ©lasser, il Ă©crit des poĂšmes et le mince volume de poĂ©sie qu'il publie en 1924 provoque d'abord la stupeur des milieux littĂ©raires, pour les dĂ©passer aussitĂŽt, et ces vers accĂšdent comme, il y a quelques annĂ©es chez nous ceux de Jacques PrĂ©vert, Ă la grande notoriĂ©tĂ©. Puis en 1925, c'est Homme pour homme, la premiĂšre piĂšce vraiment "brechtienne". Depuis un quart de siĂšcle, on a Ă©normĂ©ment Ă©crit sur la rĂ©volution antiaristotĂ©licienne apportĂ©e par Brecht au théùtre. Quels sont ses, objectifs et ses vĂ©ritables intentions ? 1 D'abord Brecht cherche un nouveau public. Le spectateur bourgeois le laisse insatisfait et il veut redonner Ă l'art dramatique la place dans la citĂ© qui Ă©tait la sienne dans l'antiquitĂ©. Pour lui, le théùtre est une lutte et il ne se contente pas d'amuser ou de distraire, mais veut rĂ©veiller le spectateur, afin qu'il participe Ă la vie de son Ă©poque. Le théùtre classique, a Ă©crit Brecht, provoquait chez le spectateur des sentiments, le sien veut l'obliger Ă des dĂ©cisions. Il ne s'agit pas de montrer le monde tel qu'il est, mais tel qu'il devient et proposer en mĂȘme temps une nouvelle conception de l'homme qui n'est plus immuable, mais change selon les conditions sociales. Brecht ne veut plus opĂ©rer, comme ses devanciers, en suggĂ©rant, mais en Ă©veillant la rĂ©flexion par des arguments. La belle Ă©poque Inutile de dire que les adversaires ne manquent pas. Brecht prĂȘte le flanc Ă la critique, car, pour populariser ses conceptions, il utilise tous les moyens en Ă©crivant en particulier plusieurs "piĂšces didactiques" jouĂ©es dans les lycĂ©es et les usines, s'adressant ainsi Ă un public qui n'est pas habituĂ© Ă frĂ©quenter le théùtre. Chez nous, Jean Vilar a voulu se rapprocher d'un public populaire en lui montrant Ă proximitĂ© de son lieu de travail des piĂšces du rĂ©pertoire classique ; Brecht, plus radical, se dĂ©place, lui aussi, mais avec une matiĂšre qui, elle aussi, et complĂštement neuve. Le plus grand critique allemand de l'Ă©poque, Alfred Kerr, se voile la face et dĂ©crĂšte qu'il est faux "de dire qu'il s'agit d'une piĂšce pour spectateurs primitifs. C'est la piĂšce d'un auteur primitif". Mais toute cette hostilitĂ© n'arrĂȘte pas le succĂšs immense qu'atteint, deux ans plus tard, L'OpĂ©ra de Quat' Sous. C'est la piĂšce qui fit connaĂźtre Brecht dans le monde entier et, comme toujours, ce succĂšs fulgurant cache un peu le reste de son oeuvre. Brecht n'est pas tout entier dans cette piĂšce qui est une rĂ©ussite exceptionnelle, mais par certains de ses aspects en marge de son oeuvre. GrĂące au film, grĂące Ă la musique de Kurt Weill, L'OpĂ©ra de Quat' Sous reste aujourd'hui une des oeuvres les plus caractĂ©ristiques de l'entre-deux-guerres, une de ces piĂšces qui expriment une Ă©poque, mais qui ne la marquent pas nĂ©cessairement. Un seul air de cet opĂ©ra Ă©voque pour nous aujourd'hui une sorte de "belle Ă©poque", telle que les annĂ©es 20 tendent de plus en plus Ă se transformer dans le souvenir, mais qui ne fut pas, et de loin, une belle Ă©poque. Brecht lui-mĂȘme n'est pas dĂ©vorĂ© par ce succĂšs inattendu. Il Ă©crit encore un "opĂ©ra" Mahagonny dont le succĂšs n'atteint pas celui du prĂ©cĂ©dent, puis reprend ses recherches. Il publie d'ailleurs toutes ces piĂšces dans des cahiers qu'il titre modestement Versuche, mot allemand qui se situe entre essai, recherche et tentative. Mais l'atmosphĂšre politique a dĂ©jĂ changĂ©. La gauche allemande est d'abord en recul, puis en plein dĂ©sarroi. En Russie, Staline a pris le pouvoir et les premiers communistes s'Ă©loignent du parti. Brecht lui reste fidĂšle. Son communisme Ă©tait d'une espĂšce particuliĂšre et on risque de ne pas comprendre nombre de ses attitudes ultĂ©rieures en nĂ©gligeant son caractĂšre sui generis. La seule vertu AprĂšs la RĂ©volution d'Octobre, les partis communistes du monde entier attirĂšrent des enthousiastes idĂ©alistes qui s'Ă©loignĂšrent Ă l'annonce du stalinisme. Ces premiers idĂ©alistes furent remplacĂ©s plus tard par une nouvelle gĂ©nĂ©ration de staliniens, des militants durs, courageux et souvent bornĂ©s qui nĂ©gligeaient la doctrine au profit d'une efficacitĂ© immĂ©diate. Brecht se place exactement Ă mi-chemin entre ces deux attitudes. L'artiste Brecht a une confiance illimitĂ©e dans l'homme et la raison humaine. Mais cet optimisme est Ă long terme et dans l'immĂ©diat on retrouve chez Brecht la mĂ©fiance prudente qu'il doit Ă ses origines paysannes. L'homme est bon, mais la sociĂ©tĂ©, telle qu'elle est, est mauvaise et il faudrait beaucoup de temps et beaucoup de luttes pour libĂ©rer l'homme de cette gangue artificielle oĂč il se trouve enfermĂ©. Cette pĂ©riode transitoire exige et justifie aux yeux de Brecht beaucoup de compromissions, pour ne pas dire toutes les compromissions. Quoi qu'il arrive, le but reste intact, le communisme reste le seul avenir possible du monde. "Celui qui lutte pour le communisme doit savoir lutter et ne pas lutter, dire la vĂ©ritĂ© et ne pas dire la vĂ©ritĂ©, rendre des services et refuser des services, tenir ses promesses et ne pas les tenir, s'exposer au danger et Ă©viter le danger, lutter Ă visage dĂ©couvert ou se dissimuler. Celui qui lutte pour le communisme possĂšde entre toutes les vertus une seule c'est qu'il lutte pour le communisme." Embrasse le boucherLa fin justifie donc les moyens et une des plus grandes piĂšces de Brecht, La DĂ©cision, Ă©crite peu de temps avant l'avĂšnement de Hitler, se charge de nous l'expliquer. Quatre agitateurs reviennent de Chine oĂč ils ont exĂ©cutĂ© un de leurs camarades, communiste fanatique, mais qui a mis en danger, au nom d'une puretĂ© absolue, certains objectifs immĂ©diats du parti. Le jeune homme comprenant ses erreurs a librement consenti Ă sa mort, et la Commission du contrĂŽle du parti acquitte les quatre "coupables", car AbĂźme-toi dans la crasse / Embrasse le boucher, mais / Change le monde il en a besoin. La revue Europe, qui consacre sa derniĂšre livraison Ă un Hommage Ă Brecht, publie cette piĂšce avec infiniment de prĂ©cautions oratoires. Son traducteur fait Ă©tat d'une conversation avec l'auteur qui aurait cherchĂ© Ă en diminuer l'importance. Il est parfaitement possible que Brecht ait fait ces dĂ©clarations, mais elles ne diminuent en rien la valeur de son tĂ©moignage. Brecht Ă©tait un homme prudent, archi-prudent, et il savait parfaitement que la doctrine de cette piĂšce n'Ă©tait pas conforme Ă la doctrine officielle. Comment le serait-elle, alors que Brecht examine le problĂšme des "mains sales", mais, contrairement au jeune hĂ©ros de Sartre, rejette la puretĂ© et opte pour la rigueur et la nĂ©cessitĂ© rĂ©volutionnaires ? Le mĂȘme numĂ©ro d'Europe explique, involontairement bien sĂ»r, l'attitude de Brecht qui expose les Cinq difficultĂ©s pour Ă©crire la vĂ©ritĂ©. A ses yeux, il faut avoir 1 le courage de la dire ; 2 l'intelligence de la reconnaĂźtre ; 3 l'art de la rendre maniable comme une arme, et 4 assez de bon sens pour choisir ceux qui la rendront efficace. Mais Brecht ajoute une cinquiĂšme et derniĂšre condition il faut avoir assez de ruse pour rĂ©pandre largement cette vĂ©ritĂ©. L'Occident et l'Inquisition Brecht n'a jamais manquĂ© de cette ruse. Son GalilĂ©e est une critique, mais en mĂȘme temps aussi un Ă©loge de cette ruse et de l'art des compromissions. A un montent donnĂ©, GalilĂ©e prĂ©cise sa pensĂ©e et aussi celle de Brecht en dĂ©clarant qu'il a confiance dans la force lente et patiente de la raison. GalilĂ©e est prĂȘt Ă sacrifier la libertĂ© formelle que lui garantit la RĂ©publique des Marchands de Venise, symbole de l'Etat capitaliste, au bien-ĂȘtre et aux riches possibilitĂ©s de recherches offerts par Florence qui comportent cependant un inconvĂ©nient majeur l'Inquisition. GalilĂ©e l'accepte et, en homme subtil, il rĂ©ussit Ă parachever son oeuvre, malgrĂ© la surveillance et les menaces des inquisiteurs. Est-il exagĂ©rĂ© de penser Ă la situation de Brecht Ă Berlin-Est qui lui a offert un magnifique théùtre, sans lĂ©siner sur les dĂ©penses, mais imposant en Ă©change un certain contrĂŽle sur sa production, allant jusqu'Ă la suspension d'une de ses piĂšces L'Interrogatoire de Lucullus, dont il a Ă©tĂ© obligĂ© de rĂ©crire certains passages pour ne pas dĂ©plaire aux puissants du jour ? Cette ruse patiente, on la retrouve dans la vie de Brecht. Lorsque Hitler arrive au pouvoir, il prend le chemin de l'exil, mais il choisit les pays capitalistes et non la Russie pour attendre la chute du dictateur. Il vit Ă Paris, au Danemark et plus tard en Finlande. Au moment de l'avance allemande dans ce pays, Brecht doit, une fois de plus, fuir et dans un poĂšme il dĂ©crit son angoisse, ne voyant sur la carte de la Finlande qu'un seul point le port de Petsamo, derniĂšre frontiĂšre de la libertĂ©, susceptible de permettre l'Ă©vasion vers l'Angleterre ou les Etats-Unis. Herbert LĂŒthy, un de ses critiques les plus aigus, s'est Ă©tonnĂ© Ă juste titre que ce communiste acharnĂ© n'ait vu que ce petit port, porte de l'Occident, et ait perdu de vue toute la grande frontiĂšre commune avec la Russie qui donnait accĂšs au pays de ses rĂȘves. McCarthy et la poĂ©sie Mais il serait Ă©galement vain de rĂ©clamer Brecht, pour les pays occidentaux qu'il a choisis comme lieu d'exil. Il va Ă Hollywood, mais il garde toute sa puretĂ©, cette puretĂ© tissĂ©e de compromissions extĂ©rieures qui n'entament en rien son vĂ©ritable message. Il a Ă©crit un poĂšme de quatre lignes sur Hollywood, digne et impitoyable Chaque matin, pour gagner mon pain, / Je vais au marchĂ© oĂč l'on vend des mensonges. / Plein d'espoir, / Je me range aux cĂŽtĂ©s des vendeurs. Il reste aux Etats-Unis jusqu'en 1947. ConvoquĂ© devant la commission McCarthy, il donne une des illustrations les plus flagrantes de cet art de dire la vĂ©ritĂ© qui ne s'adresse qu'aux hommes dignes de la recevoir. Mentir Ă un McCarthy, s'est dit Brecht Ă juste titre, ne signifie rien, n'engage Ă rien et ne compromet personne. Il faut lire cet interrogatoire, chef-d'oeuvre d'ironie, de prudence et de dissimulation Question Pourquoi disiez-vous aux ouvriers de se soulever ? Brecht Mes poĂšmes ne sont pas trĂšs bien traduits, monsieur le PrĂ©sident. J'ai Ă©crit ces poĂšmes en Allemagne au moment oĂč Hitler allait monter an pouvoir. J'ai toujours Ă©tĂ© antifasciste. Mes poĂšmes ne s'adressaient qu'aux ouvriers allemands. Puis Brecht rentre en Allemagne. Le Berliner Ensemble, actuellement peut-ĂȘtre la meilleure troupe théùtrale du monde, est sa crĂ©ation. Mais en mĂȘme temps, Brecht Ă©crivain se tait. Il a peu Ă©crit depuis son retour Ă©tait-il Ă©puisĂ©, considĂ©rait-il sa tĂąche de directeur de théùtre plus importante que la crĂ©ation littĂ©raire ou Ă©tait-ce l'Inquisition ? Nul ne le sait, mais il est certain que Brecht a Ă©crit ses grandes piĂšces dans l'Allemagne prĂ©-hitlĂ©rienne et pendant son sĂ©jour dans les pays occidentaux. Sa vie littĂ©raire dans une "dĂ©mocratie populaire" est restĂ©e stĂ©rile. Entre Staline et GromulkaOn l'a beaucoup critiquĂ© lors de ses prises de position politiques les plus voyantes. Il a consenti Ă condamner la rĂ©volte ouvriĂšre de Berlin en la qualifiait de contre-rĂ©volutionnaire et il a Ă©crit pour le 70e anniversaire de Staline un poĂšme d'une platitude dĂ©solante. Ses dĂ©fenseurs le justifient en soulignant le niveau dĂ©testable de ce panĂ©gyrique qu'ils considĂšrent comme une protestation voilĂ©e contre la contrainte. RĂ©cemment, lors du procĂšs du professeur Walter Harich, condamnĂ© Ă dix ans de prison pour avoir essayĂ© d'instaurer une sorte de gomulkisme en Allemagne orientale, on a prĂ©tendu que Brecht avait Ă©tĂ© un des intimes de Harich et qu'il fut au courant de toutes ses activitĂ©s. Il se peut. Il est probable que Brecht aurait favorablement accueilli une "libĂ©ralisation" du rĂ©gime, mais il est certain qu'il se serait Ă©galement soumis Ă un stalinisme victorieux. Les moyens employĂ©s ne lui Ă©taient certainement pas indiffĂ©rents, mais il les considĂ©rait, mĂȘme les moyens les plus criminels, comme une nĂ©cessitĂ© inĂ©luctable. Dans notre vie tout est faussĂ©, car nous vivons dans une sociĂ©tĂ© malade et il ne faut reculer devant rien, jusqu'Ă "embrasser le boucher" pour en sortir. "De mon temps les routes dĂ©bouchaient sur le marĂ©cage", a-t-il Ă©crit. Il le croyait profondĂ©ment. Mais il croyait aussi profondĂ©ment Ă un avenir meilleur et dans un de ses poĂšmes les plus bouleversants, il s'adresse aux hommes de cet avenir qu'il considĂ©rait certainement comme lointain, pour leur demander pardon Nous savions que / La haine contre la bassesse / Durcit aussi les traits / Aussi la colĂšre contre l'injustice / Rend la voix rauque. Nous / Qui voulions prĂ©parer le terrain pour un monde amical / Nous ne pouvions pas ĂȘtre amicaux. / Mais vous quand le temps sera venu oĂč / L'homme sera un ami pour l'homme / Pensez Ă nous / Avec indulgence. 1 Six volumes sur huit annoncĂ©s du théùtre de Bertolt Brecht ont paru aux Editions de l'Arche. Couverture de L'Express n° 303 du 12 avril 1957 Richard Nixon.L'EXPRESS Archive choisie par la Documentation de L'Express Les plus lus OpinionsChroniquePar GĂ©rald BronnerLa chronique d'AurĂ©lien SaussayPar AurĂ©lien Saussay, chercheur Ă la London School of Economics, Ă©conomiste de l'environnement spĂ©cialiste des questions de transition Ă©nergĂ©tiqueChroniqueAbnousse ShalmaniLa chronique de Christophe DonnerChristophe Donner
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AUXCABINETS MalgrĂ© l`humour et la vertu Il faut ici montrer son cul AUX CABINETS MalgrĂ© l'humour et la vertu Il faut ici montrer son cul MalgrĂ© la haine et la fiertĂ© Il faut ici se dĂ©froquer MalgrĂ© l'amour et la tendresse Il faut ici montrer ses fesses. Poussez ! poussez ! les constipĂ©s Le temps ici n'est pas comptĂ© Venez ! venez ! foules empressĂ©es Soulager lĂ votre diarrhĂ©e Car en ces lieux souvent chĂ©ris MĂȘme le papier y est fourni. Soit qu'on y pĂšte, soit qu'on y rote Tout est permis au sein des chiottes Mais ? graine de vĂ©role ou de morpion N'oubliez pas d'vous laver l'fion De ces WC tant usitĂ©s PrĂ©servez donc l'intĂ©gritĂ©. Rendons gloire Ă nos vespasiennes De faĂŻence ou de porcelaine ! Que l'on soit riche ou bien fauchĂ© Jamais de classe dans les WC Pines de smicards ou de richards Venez tous voir mon urinoir ! Qu'ils s'appellent chiottes, goguenots, waters Tout l'monde y pose son derriĂšre On les dit turcs ou bien tinettes Tout est une question de cuvette Quand celles-ci se trouvent bouchĂ©es Nous voilĂ tous bien emmerdĂ©s. Entrez, entrez aux cabinets Nous raconter vos p'tits secrets Savoir pĂ©ter c'est tout un art Pour ne pas chier dans son falzar. Si cet Ă©crit vous semble idiot Torchez-vous-en vite au plus tĂŽt Si au contraire il peut vous plaire Affichez-le dans vos waters !!!MalgrĂ©sa bienveillance et sa courtoisie, il agit toujours pour le compte de la partie adverse. N'ayez jamais recours Ă l'humour durant un interrogatoire prĂ©alable, mĂȘme dans le contexte d'une discussion « en marge » de l'interrogatoire prĂ©alable. C'est une stratĂ©gie qui n'est jamais payante. Un interrogatoire prĂ©alable constitue une
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Pour ce lieu de passage obligĂ© qui a inspirĂ© les plus grands⊠Avant de quitter lâoublietteJetez vos yeux sur la cuvetteNâimitez pas ceux qui sâen vontLaissant leurs souvenirs au fond Prenez plutĂŽt la balayetteVersez de lâeau avec douceurFrottez ensuite avec ardeurEt partez quand la place est nette. Voltaire Toi qui soulages ta tripeTu peux dans cet antre obscurChanter ou fumer la pipeSans mettre tes doigts au mur StĂ©phane MallarmĂ© LE PETIT ENDROIT Vous qui venez iciDans une humble posture, De vos flans alourdisDĂ©poser un fardeau, Veuillez, quand vous aurez soulagĂ© la natureEt dĂ©posĂ© dans lâurne un modeste cadeau, Epancher de lâamphore un courant dâonde pureEt, sur lâautel fumant poser en chapiteau, Ce couvercle arrondi dont lâaustĂšre jointureAux parfums indiscrets doit servir de tombeau PoĂšme dâEmmanuel Arago souvent attribuĂ© Ă tort Ă Alfred de Sand Ă envoyĂ© ce poĂšme Ă George Sand, sa mĂšre. Ici viennent tomber en ruinesLes chefs dâoeuvre de la cuisine. Brillat-Savarin Cambronne â on y songe avec peine âNe se fut pas montrĂ© bien français En criant aux Anglais le mot qui porte veine,CâĂ©tait fatalement assurer leur succĂšs. Tristan Bernard Chasseur sachant chasserIci sachez pousser. Louise de Vilmorin avait Ă©crit dans les vastes et belles toilettes du relais de chasse de Jean de Beaumont, et sur un livre dâor prĂ©vu Ă cet effet dans ledit endroit. Dans ce lieu peu agrĂ©ableMais pourtant indispensable,Tenez vous comme Ă tableFaites que la lunette Ressemble a votre assietteEt quâil nây reste aucune mietteCar câest ici que tombent en ruinesAvec odeur et triste mine,Les restes de la cuisine AffichĂ©e dans les toilettes dâun restaurant de Lorraine AUX CABINETS MalgrĂ© lâhumour et la vertuIl faut ici montrer son culMalgrĂ© la haine et la fiertĂ©Il faut ici se dĂ©froquerMalgrĂ© lâamour et la tendresseIl faut ici montrer ses fesses. Poussez ! Poussez ! Les constipĂ©sLe temps ici nâest pas comptĂ©Venez ! Venez ! foules empressĂ©esSoulager lĂ votre diarrhĂ©eCar en ces lieux souvent chĂ©risMĂȘme le papier y est fourni. Soit quâon y pĂšte, soit quâon y roteTout est permis au sein des chiottesMais ? graine de vĂ©role ou de morpionNâoubliez pas dâvous laver lâfionDe ces WC tant visitĂ©sPrĂ©servez donc lâintĂ©gritĂ© Rendons gloire Ă nos vespasiennesDe faĂŻence ou de porcelaine !Que lâon soit riche ou bien fauchĂ©Jamais de classe dans les WCPines de smicards ou de richardsVenez tous voir mon urinoir ! Quâils sâappellent chiottes, goguenots, watersTout lâmonde y pose son derriĂšreOn les dit turcs ou bien tinettesTout est une question de cuvetteQuand celles-ci se trouvent bouchĂ©esNous voilĂ tous bien emmerdĂ©s. Entrez, entrez aux cabinetsNous raconter vos pâtits secretsSavoir pĂ©ter câest tout un artPour ne pas chier dans son falzar. Si cet Ă©crit vous semble idiotTorchez-vous-en vite au plus tĂŽtSi au contraire il peut vous plaireAffichez-le dans vos waters !!! Auteur inconnu !
LESROTHSCHILD Ils sont banquiers, mĂ©cĂšnes, collectionneurs, viticulteurs et turfistes Depuis deux siĂšcles, leur nom est associĂ© Ă l'Histoire Les branches française etMatthieu RougĂ© Ă Paris, juillet 2012 - Mathieu Deslandes/Rue89 Matthieu RougĂ© a un mĂ©tier » un peu particulier. Cet homme de 46 ans, ancien secrĂ©taire particulier du cardinal Lustiger, est depuis neuf ans lâaumĂŽnier catholique des dĂ©putĂ©s et des sĂ©nateurs. Il cĂ©lĂšbre la messe pour eux le mercredi seule une minoritĂ© y participe, leur organise des dĂ©jeuners-dĂ©bats, les accompagne en pĂšlerinage... Sa mission Ă la tĂȘte du Service pastoral dâĂ©tudes politiques Spep sâachĂšve cet Ă©tĂ© il va cĂ©der la place Ă un autre prĂȘtre. Ils ne sont pas si nombreux Ă pouvoir se targuer dâavoir scrutĂ© lâĂąme des politiques. DâoĂč lâenvie de cette conversation en forme de suite aprĂšs la publicitĂ© Il Ă©voque le dĂ©sarroi des Ă©lus fraĂźchement battus, un regain de laĂŻcitĂ© dure », la libertĂ© spirituelle quâoffre Paris, le rapport des politiques Ă la vĂ©ritĂ©, les tentations du pouvoir et le droit au mariage pour tous » promis par François Hollande. Il a la voix douce, le dĂ©bit lent et, le temps de lâentretien, le col romain ouvert. Rue89 Quand vous repensez aux neuf annĂ©es passĂ©es parmi les parlementaires, quels moments restent comme les plus marquants ? Matthieu RougĂ© Les moments les plus immĂ©diatement marquants, câest dâavoir accompagnĂ© des personnes dans des moments parfois difficiles de leur existence â que ce soient des Ă©lus qui viennent de perdre une Ă©lection ou des familles en deuil. Dans quel Ă©tat trouvez-vous ceux qui ont perdu une Ă©lection ? La suite aprĂšs la publicitĂ© Quand vous avez le sentiment dâavoir donnĂ© beaucoup dâĂ©nergie, beaucoup de vous-mĂȘme au service dâun territoire ou dâune population, et que, Ă quelques voix prĂšs, dans une conjoncture locale qui pour des raisons presque anecdotiques vous est devenue tout dâun coup dĂ©favorable, câest humainement rude. Câest un moment, aussi, oĂč tout le monde vous laisse tomber vous nâĂȘtes plus intĂ©ressant, il y a moins de journalistes, moins dâamis politiques... Et donc, quâun prĂȘtre, de maniĂšre totalement gratuite, dise courage, je pense Ă vous », câest simple mais ça peut ĂȘtre prĂ©cieux. Les hommes politiques ont-ils changĂ© depuis 2003 ? Câest peut-ĂȘtre une pĂ©riode un peu courte pour sentir une Ă©volution vraiment marquante. Mais jâobserve des renouveaux de laĂŻcitĂ© suite aprĂšs la publicitĂ© Comment lâexpliquez-vous ? La France est un pays Ă la fois trĂšs profondĂ©ment catholique et trĂšs anticlĂ©rical, ça fait partie du paradoxe français. AprĂšs, la place nouvelle dans le paysage français des communautĂ©s musulmane et protestante Ă©vangĂ©lique est un peu dĂ©routante. Et comme on nâa pas une trĂšs grande tradition de rĂ©flexion sur les phĂ©nomĂšnes religieux, pour beaucoup de gens, il nây a pas tellement dâautre possibilitĂ© de rĂ©action quâune espĂšce de crispation en dĂ©fense. Qui sont vos ouailles ? Surtout des Ă©lus ? Leurs collaborateurs ? Ma mission principale, câest dâĂȘtre au service des parlementaires. AprĂšs, le monde politique est une galaxie il y a les Ă©lus, les responsables des partis politiques, les collaborateurs, les journalistes politiques... Je peux ĂȘtre un interlocuteur pour leurs questions personnelles et suite aprĂšs la publicitĂ© Est-ce que vous attirez des gens de tous les partis ? Je peux dire que jâai nouĂ© des relations personnelles et profondes avec des gens de tous les partis. Typiquement, Olivier Ferrand [dĂ©putĂ© PS des Bouches-du-RhĂŽne, dĂ©cĂ©dĂ© le 30 juin dernier, ndlr] il mâavait invitĂ© Ă des rĂ©unions de Terra Nova et on sâĂ©tait liĂ©s, ainsi quâavec nombre de ses amis qui ont aujourdâhui rejoint les cabinets des nouveaux ministres. Matthieu RougĂ© Ă Paris, juillet 2012 - Mathieu Deslandes/Rue89 Vous aviez des contacts avec des gens du Parti communiste ? Dâexcellents contacts. Ma porte est ouverte Ă tous ceux qui veulent me rencontrer, quelle que soit leur suite aprĂšs la publicitĂ© Vous aviez des contacts avec des gens du Front national ? Il ne vous a pas Ă©chappĂ© que jusquâaux derniĂšres Ă©lections, ils nâĂ©taient pas reprĂ©sentĂ©s au Parlement. Il ne mâa pas Ă©chappĂ© non plus que vous avez dit ne pas frĂ©quenter que des parlementaires... Eh bien disons que je nâen ai pas eu lâ suite aprĂšs la publicitĂ© Avez-vous des alter ego dâautres religions ? Autant quâon puisse le savoir, il nây avait pratiquement pas de musulmans jusquâici Ă lâAssemblĂ©e. A un moment, il y a eu un pasteur, mais je crois que ce nâest plus le cas. Jâai accueilli des catholiques, des protestants, des juifs, des musulmans, des gens dont jâignore lâappartenance religieuse... A quel point le fait dâĂȘtre parlementaire change-t-il un homme ? Paradoxalement, pour certains, le fait dâĂȘtre Ă Paris offre de la libertĂ© pour leur vie spirituelle. Quand ils sont maires, il peut toujours y avoir des histoires de nĂ©gociations avec le clergĂ© local sur tel ou tel sujet. Ici, Ă distance de leur terrain Ă©lectoral de base, câest plus neutre, plus discret, plus personnel. Paris devient le lieu du recul et de la suite aprĂšs la publicitĂ© Ceci dit, jâobserve que les personnalitĂ©s politiques ne sont pas toujours les mĂȘmes quand on se rencontre en tĂȘte-Ă -tĂȘte ou dans un contexte public. Mais je crois que ma position mâamĂšne Ă les rencontrer dans leur vĂ©ritĂ©. Si les hommes politiques ont des personnalitĂ©s variables selon le contexte, quâest-ce qui vous permet de penser que câest quand ils sont face Ă vous quâils sont en vĂ©ritĂ© ? Lâun dâentre eux mâa dit un jour Beaucoup de ceux que vous voyez vous montrent leur plus beau visage. » Moi je crois que malgrĂ© la difficultĂ© que chacun a Ă faire lâunitĂ© de sa vie, quand quelquâun se livre en toute simplicitĂ©, il y a une part de suite aprĂšs la publicitĂ© Ceux qui essayent de vous instrumentaliser, de vous faire passer des messages subliminaux, on les repĂšre assez vite. Vous disiez que vous aviez acquis une assez bonne connaissance du monde politique quels traits communs avez-vous repĂ©rĂ© entre ses membres ? Beaucoup de gĂ©nĂ©rositĂ©, le goĂ»t des autres et celui de faire avancer les choses. Souvent, aussi, une forme de souffrance dâĂȘtre constamment dĂ©nigrĂ©s par la sociĂ©tĂ©, dâĂȘtre toujours suspectĂ©s de vouloir se servir avant de servir une collectivitĂ©. Par rapport aux autres, quâest-ce que les politiques ont de particulier ? La suite aprĂšs la publicitĂ© Les politiques nâont ni plus de dĂ©fauts ni moins de qualitĂ©s que les autres corporations. Ils rendent un service Ă la sociĂ©tĂ©, câest tout. Mais notre pays manque de maturitĂ© et les voit souvent comme lâinstance suprĂȘme. On a besoin de rois thaumaturges, on attend tout des Ă©lus. Cela renforce les tentations spĂ©cifiques que leur fonction vĂ©hicule un besoin de pouvoir et de reconnaissance qui peut devenir dĂ©mesurĂ©. Ceux qui rĂ©sistent le mieux Ă ces tentations sont ceux pour qui le service du pays, dâun territoire ou dâune cause sont prioritaires ; ceux qui savent ne pas tout sacrifier Ă la politique, conserver du temps pour la rĂ©flexion, la vie spirituelle, la famille ; ceux qui ont suffisamment dâhumour sur eux-mĂȘmes ; ceux qui ont suffisamment dâĂ©thique pour savoir quâil y a des choses qui ne se font pas pour atteindre lâĂ©chelon suivant. A quoi ressemblent les confessions dâhommes politiques que vous recueillez ? La suite aprĂšs la publicitĂ© Ah ! Le grand fantasme des journalistes ! Câest secret. Alors quittons le cadre sacramentel et Ă©voquons leurs confidences sont-elles dâabord liĂ©es Ă leur mission ou Ă leur vie dâhomme ? On peut parler de leurs cas de conscience politiques avant de passer Ă des questions sur tel passage de la Bible, Ă la maniĂšre de se situer par rapport Ă la maladie dâun enfant... Ou Ă la maniĂšre de faire la jonction entre leurs convictions et leurs responsabilitĂ©s. Câest-Ă -dire ? La suite aprĂšs la publicitĂ© En France, on reste toujours un peu dans le cadre de la distinction de Max Weber entre Ă©thique de conviction » et Ă©thique de responsabilitĂ© » â en gĂ©nĂ©ral en ne lâayant pas lu de trĂšs prĂšs. On les oppose donc a priori la conviction, ce serait des rĂ©alitĂ©s intimes, privĂ©es, nâayant absolument pas Ă avoir de consĂ©quences sur le plan public ; la responsabilitĂ©, finalement, ce serait le lieu du pragmatisme, Ă©ventuellement le plus cynique. Ce nâest pas fidĂšle Ă ce que dit Weber. Le dĂ©cideur devrait exercer sa responsabilitĂ© Ă la lumiĂšre de ses convictions, en les laissant sâinterroger lâune lâautre. Quand vous leur dites cela, que rĂ©pondent les hommes politiques ? Oui mon PĂšre » ? Les politiques sont des grands garçons et des grandes filles, ce ne sont pas des bĂ©ni-oui-oui, on suite aprĂšs la publicitĂ© Vous finissez par les convaincre ? MĂȘme si le courage nâest pas la vertu la mieux partagĂ©e, beaucoup ont envie dâagir de maniĂšre responsable Ă la lumiĂšre de leurs convictions. Matthieu RougĂ© devant lâĂ©glise Sainte Clotilde Ă Paris, juillet 2012 - Mathieu Deslandes/Rue89 Comment qualifieriez le rapport Ă la vĂ©ritĂ© des responsables politiques ? Certains sont tellement pris par lâabondance des occupations quâils ont du mal Ă rĂ©flĂ©chir Ă la vĂ©ritĂ© des situations sur lesquelles ils doivent se dĂ©cider. Mais beaucoup voient bien quâil faut quand mĂȘme de temps en temps des pauses. Un jour, il y avait une rencontre autour de RenĂ© Girard, qui enseigne aux Etats-Unis. Il Ă©tait impressionnĂ© de voir une trentaine de parlementaires français prendre, sur une journĂ©e de travail Ă lâAssemblĂ©e, trois heures pour Ă©couter, mâa-t-il dit, [ses] salades ». Il nâĂ©tait pas sĂ»r quâil aurait trouvĂ© lâĂ©quivalent Ă suite aprĂšs la publicitĂ© Je pense donc que certains sont vraiment en recherche de vĂ©ritĂ©. Les candidats Ă la prĂ©sidentielle aussi ? Comment avez-vous jugĂ© la campagne ? Je pourrais rĂ©pĂ©ter tout ce que tout le monde a dit sur la violence ambiante... Mais un de mes grands regrets, câest un dĂ©ficit sur certains sujets importants â typiquement, les questions internationales. En dehors de la Libye et de lâAfghanistan, elles ont Ă©tĂ© suite aprĂšs la publicitĂ© Le fait que France 2 ait fait venir un vrai journaliste Ă©conomique, câĂ©tait intĂ©ressant ; mais je trouve dĂ©solant quâon nâait pas fait la mĂȘme chose avec un vrai spĂ©cialiste des relations internationales. Vous vous en ĂȘtes pris Ă lâagressivitĂ© contre la religion » de François Hollande... Le discours du Bourget avait Ă©tĂ© Ă©tonnamment virulent. Jâai donc eu lâoccasion dâen parler Ă quelques membres de son Ă©quipe. Le hasard des rencontres fait naĂźtre des relations amicales et du coup, on sâenvoie assez facilement des SMS, on prend des cafĂ©s ensemble et on se parle librement. Ce qui a Ă©tĂ© intĂ©ressant â je nâai pas du tout la faiblesse de penser que mon intervention y a Ă©tĂ© pour quoi que ce soit â câest quâil y a eu un assez fort dĂ©calage entre La suite aprĂšs la publicitĂ© la proposition du Bourget [Hollande a annoncĂ© vouloir inscrire la loi de 1905 de sĂ©paration entre lâEglise et lâEtat dans la Constitution, alimentant des craintes sur lâavenir du Concordat en vigueur en Alsace-Moselle, ndlr] et celle qui Ă©tait dans son projet prĂ©sentĂ© le jeudi suivant [il prĂ©cise alors quâil tiendra compte des rĂšgles particuliĂšres applicables en Alsace et Moselle », ndlr]. Est-ce que lâĂ©lection de François Hollande a quand mĂȘme Ă©tĂ© une source dâinquiĂ©tude pour vous ? Aucun candidat nâa toutes qualitĂ©s, aucun nâa tous les dĂ©fauts. Je suis vraiment trĂšs attachĂ© Ă la neutralitĂ© en matiĂšre partisane, tout en ayant des convictions Ă©thiques clairement affirmĂ©es. Il y a un certain nombre de sujets qui, je lâespĂšre, seront des sujets de dĂ©bat entre les chrĂ©tiens et la majoritĂ© nouvelle. Ăa a Ă©tĂ© le cas avec la majoritĂ© prĂ©cĂ©dente sur les questions dâimmigration et ça devrait le rester, puisque le positionnement reste Ă peu prĂšs le mĂȘme â les groupes chrĂ©tiens sont dâailleurs un peu déçus par lâabsence dâĂ©volution. Il y aussi lâeuthanasie et le mariage. Si le mariage civil change de nature, est-il juste que nous continuions dâĂȘtre obligĂ©s de ne marier religieusement que des gens mariĂ©s civilement alors mĂȘme que le mariage sera devenu une rĂ©alitĂ© relativement Ă©quivoque ? Câest un vrai sujet de rĂ©flexion.iSnJbn.