Etbien moi , je trouve les rĂ©sultats fantastiques. Evidemment si nous voulons des renseignements Ă 200 ou 300 ans nous risquons d'ĂȘtre déçus. Regardons beaucoup plus loin 3Ăš, 4Ăš siĂšcle et peut ĂȘtre mĂȘme avant, lĂ c'est fascinant. J'ai 36% Ecossais Irlandais et Gallois et une partie de ma famille est bretonne. Tout commence Ă s
Lesdieux des combats nous accueilleront Alors festoierons et ripaillerons En ton honneur O mort qui rĂŽdait sur nos chemins. La cavalerie d'Afrique (sur l'air des Trompettes d'AĂŻda de Verdi.)
C'est nous les Africains...Je vous poste la cĂ©lĂšbre chanson de l'armĂ©e coloniale C'est nous les Africains Qui revenons de loin Nous venons des colonies Pour sauver la Patrie Nous avons tout quittĂ© Parents, gourbis, foyers Et nous avons au cĆur Une invincible ardeur Car nous voulons porter haut et fier Le beau drapeau de notre France entiĂšre Et si quelqu'un venait Ă y toucher Nous serions lĂ pour mourir Ă ses pieds Battez tambours, Ă nos amours Pour le pays, pour la Patrie Mourir au loin C'est nous les Africains ! I Nous Ă©tions au fond de l'Afrique Gardiens jaloux de nos couleurs, Quand sous un soleil magnifique A retenti ce cri vainqueur En avant ! En avant ! En avant ! II Et lorsque finira la guerre Nous reviendrons dans nos gourbis ; Le cĆur joyeux et l'Ăąme fiĂšre D'avoir libĂ©rĂ© le pays En criant, en chantant en avant ! Un petit hommage Ă mon grand pĂȘre qui a fait l'Indochine et l'AlgĂ©rie dans les tirailleurs sĂ©nĂ©galais Re C'est nous les Africains... InvitĂ© 21/6/2008, 2246Bonsoir,Je me permets de mettre les deux couplets manquant, pour contribuer Ă cet hommage... Couplet IIPour le salut de notre empire Nous combattons tous les vautours La faim, la mort nous font sourireQuand nous luttons pour nos amoursEn avant ! En avant ! En avantCouplet IIIDe tous les horizons de FranceGroupĂ©s sur le sol africainNous venons pour la dĂ©livranceQui par nous se fera demainEn avant ! En avant ! En avant !Belle chanson de 1915AmtsPier Re C'est nous les Africains... Ulrich von Hassel 24/6/2008, 1922Oui ces chants et cette Ă©poque sont assez Ă©mouvants et font un peu sortir de certains prĂ©jugĂ©s... Re C'est nous les Africains... Major cowburn 24/6/2008, 2013Sous de Gaulle ce fut un chant sĂ©ditieux,ça valait la "cabanne"Major cowburnGĂ©nĂ©ral de DivisionNombre de messages 1192Date d'inscription 17/02/2008 Re C'est nous les Africains... InvitĂ© 24/6/2008, 2058Ulrich von Hassel a Ă©critOui ces chants et cette Ă©poque sont assez Ă©mouvants et font un peu sortir de certains prĂ©jugĂ©s... Bonsoir, Certains prĂ©jugĂ©s ? La question a 1000 euros Lesquels ? Amts Pier Re C'est nous les Africains... InvitĂ© 24/6/2008, 2100GREG ACE a Ă©critC'est un des chants que je chantais pendant mon service. GREG. Moi je ne l'ai jamais chantĂ© normal plus de service militaire ... Amts Pier Re C'est nous les Africains... CM 7/7/2008, 2347Major cowburn a Ă©critSous de Gaulle ce fut un chant sĂ©ditieux,ça valait la "cabanne" C'est vrai que c'est aussi le chant de l'OAS, du FN etc..... CMCMCaporal-chefNombre de messages 35Date d'inscription 25/01/2008 Re C'est nous les Africains... InvitĂ© 8/7/2008, 0741La Cavalerie d'AfriqueC'est nous echo bis les descendants des rĂ©giments d'Afrique, Les chasseurs, les spahis, les goumiers et les goumiers. Gardiens echo bis et dĂ©fenseurs d'empires magnifiques, Sous l'ardent soleil, chevauchant, sans rĂ©pit, leurs fiers coursiers. Toujours prĂȘts Ă servir, Ă vaincre ou Ă mourir, Nos coeurs se sont unis, pour la Patrie. Trompettes echo bis au garde Ă vous sonnez, sonnez Ă l'Ă©tendard, Et que fiĂšrement dans le ciel montent nos trois couleurs nos trois couleurs. Le souffle echo bis de la France anime la fanfare, Et met Ă chacun un peu d'air du pays au fond du coeur. C'est notre volontĂ©, de vaincre ou de lutter, De consacrer nos vies Ă la Patrie. La piste echo bis est difficile et toujours nous appelle. Par les Monts pelĂ©s de Taza, de Ksar'souk, de Midelt et de Midelt. L'Ă©lan echo bis de Bournazel vers le Tafilalet, Sur les Ksours alliĂ©s plantera fiĂšrement nos trois couleurs. Ensemble echo bis nous referons gaiement flotter nos Ă©tendard, Et suivrons partout hardiment l'Ă©clat des trois couleurs. Ensemble echo bis nous reprendrons demain le chemin du dĂ©part, Et pour le pays serons prĂȘts Ă lutter sans nulle peur. Soldats, echo bis toujours devant, toujours la tĂȘte haute, Nous serons prĂ©sents sous la pluie, dans le vent en avant ! L'ennemi echo bis nous trouvera le coeur plein de courage. Et dans ce combat glorieux revivront tous nos hĂ©ros. Sujets similairesPermission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forum DavidLisnard prĂ©sidait la cĂ©rĂ©monie du souvenir en hommage aux Harkis morts pour la France devant le momnument dĂ©diĂ© Ă la mĂ©moire des Combattants dâAfrique du Nord, au cimetiĂšre de lâAbadie. Discours de David Lisnard, Maire de Cannes et Vice-PrĂ©sident du Conseil GĂ©nĂ©ral Ă lâoccasion de la 12Ăšme journĂ©e nationale en hommage aux HarkisImprimer DĂ©tails CrĂ©ation 13 fĂ©vrier 2010 Ăcrit par INous sommes descendants des fiers dragonsDe l'ImpĂ©ratrice, nos escadronsvainqueurs Ă Austerlitz, A IĂ©na, La MoskovaOnt fait l'impossible et vont encore bien au-delĂ IIComme notre griffonTour Ă tour aigle et lionNous sommes soldats du ciel et de la terreParachutiste un soirCommando le lendemainLes armes Ă la main pour suivre notre destinNous irons nous battre un jourPour l'honneur et pour l'amourDe la libertĂ© de la patrieIIICes charges que l'on empoigneDeviennent nos compagnesQuand nous partons la nuit vers l'inconnuDisparaĂźtre dans les boisLa mission faisant foiDans la pluie, le vent, nous restons Ă l'affĂ»tC'est ça notre destinC'est de vivre en clandestinSilence, discrĂ©tion, c'est notre but Auteur ...Compositeur ...Origines ...
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Yoro Diao a accrochĂ© sa barrette de dĂ©corations sur sa veste. Cette mĂ©daille, câest lâIndochine, avec deux citations », prĂ©cise-t-il. ĂgĂ© de 89 ans, cet ex-adjudant-chef a passĂ© cinq ans et demi Ă se battre au sein de lâarmĂ©e française en tant que tirailleur sĂ©nĂ©galais, dâabord en Indochine, puis en AlgĂ©rie. Jâai terminĂ© en 1960 », lâancien combattant originaire du SĂ©nĂ©gal se dĂ©place en sâappuyant sur une canne et vit dans un foyer gĂ©rĂ© par Adoma, lâex-Sonacotra, Ă Bondy Seine-Saint-Denis. Comme lui, ils Ă©taient une quinzaine Ă ĂȘtre rassemblĂ©s, le 13 avril, dans une salle pour une rĂ©union avant le grand jour ». Certains avaient enfilĂ© le costume quâils porteront le 15 avril, Ă lâ Hollande les accueillera en personne pour une cĂ©rĂ©monie de naturalisation. Vingt-sept tirailleurs, dont 18 venus de Bondy, recevront le document, un dĂ©cret, qui en fait des citoyens français. Nous sommes presque les derniers des tirailleurs, câest important pour nous, nous en sommes fiers, insiste Yoro Diao. Câest grĂące Ă madame Seck. »60 000 signatures sur une pĂ©tition Madame Seck » est AĂŻssata Seck. Cette petite-fille de tirailleur est adjointe PS aux anciens combattants Ă la mairie de Bondy. Elle aide depuis plusieurs annĂ©es dans leurs dĂ©marches administratives la trentaine de vieux soldats africains qui rĂ©sident dans sa commune. Ă une exception prĂšs, aucun nâavait rĂ©ussi Ă ĂȘtre naturalisĂ© jusquâalors. Il leur fallait en effet pour cela rassembler des documents impossibles Ă fournir pour eux, comme les actes de naissance de leurs grands-parents. Quand ils se sont engagĂ©s, on ne leur a pas demandĂ© autant de papiers », jeune socialiste a fini par lancer le 10 novembre dernier une pĂ©tition pour demander leur naturalisation sur le site Lâinitiative a recueilli 60 000 signatures, dont celles de parlementaires et dâartistes, et son Ă©cho a touchĂ© François recevant en dĂ©cembre son homologue sĂ©nĂ©galais Macky Sall, le chef de lâĂtat sâest engagĂ© Ă demander Ă son administration de traiter avec bienveillance toutes les demandes de naturalisation de tirailleurs sĂ©nĂ©galais vivant en cimetiĂšre dâArcachon, mĂ©morial des tirailleurs sĂ©nĂ©galais. / Georges Gobet/AFP Selon AĂŻssata Seck, une centaine dâentre eux se sont manifestĂ©s. AprĂšs les 27 qui auront droit aux ors de lâĂlysĂ©e, les autres verront leurs cas traitĂ©s en prĂ©fecture. Il nây aura pas de rupture aprĂšs la cĂ©rĂ©monie », affirme lâĂ©lue, qui veut Ă©largir la procĂ©dure Ă tous ceux qui le souhaitent, au-delĂ des soldats dits sĂ©nĂ©galais ». Moins dâun millier de personnes seraient concernĂ©es et il ne sâagit pas seulement dâune reconnaissance mesure insuffisante pour certainsLa plupart de ces hommes ĂągĂ©s sont venus dans lâHexagone pour se faire soigner, leur passĂ© facilitant lâobtention dâun titre de sĂ©jour. Ils bĂ©nĂ©ficient dâune modeste pension de combattant, mais aussi dâune allocation vieillesse. Pour les toucher, ils ont obligation de sĂ©journer au moins six mois par en France, souvent dans des conditions prĂ©caires, sous peine de perdre leurs droits. NaturalisĂ©s, ils seront dĂ©barrassĂ©s de cette certains responsables associatifs, la mesure prise par François Hollande reste pourtant insuffisante. PrĂ©sident de MĂ©moire du tirailleur sĂ©nĂ©galais, Gaspard Mbaye a lancĂ© une autre pĂ©tition pour demander quâelle soit Ă©largie aux descendants. Karfa Sira Diallo, qui dirige MĂ©moire et partage, rĂ©clame de son cĂŽtĂ© lâextension du dispositif aux tirailleurs restĂ©s en Afrique, ce qui contreviendrait au principe associant naturalisation et rĂ©sidence sur le sol lâHexagone, beaucoup habitent seuls, dans des foyers, loin de leur famille, comme Yoro Diao, installĂ© depuis dix ans Ă Bondy. Il espĂšre maintenant pouvoir enfin faire venir son Ă©pouse. La France est notre deuxiĂšme patrie, dit-il. On a chantĂ© la Marseillaise quand on Ă©tait petits et on a appris que nos ancĂȘtres Ă©taient les Gaulois. Mais nos grands frĂšres nâont pas eu la chance de rencontrer un prĂ©sident de la RĂ©publique. »âââââââââââUn corps engagĂ© au Chemin des DamesLes tirailleurs ont Ă©tĂ© appelĂ©s sĂ©nĂ©galais parce que ce corps a Ă©tĂ© créé en 1857 au SĂ©nĂ©gal. Il regroupait en fait des soldats issus de toutes les colonies françaises existait aussi des tirailleurs venus dâAfrique du Nord, de Madagascar et dâIndochine. Les rĂ©giments ont Ă©tĂ© supprimĂ©s au fil de lâindĂ©pendance de ces diffĂ©rents territoires. Mais certains soldats ont servi jusquâen dans les guerres coloniales comme dans les deux conflits mondiaux, les tirailleurs ont notamment participĂ© Ă lâoffensive du Chemin des Dames du 16 avril 1917 dont le centenaire est cĂ©lĂ©brĂ© dimanche.
LeZĂ©phyr est le surnom du soldat du 2e Bataillon d'Infanterie LĂ©gĂšre d'Afrique, Chaque bataillonnaire avait donc son surnom. les Flores (ou les) rĂ©giments de votre aĂŻeul, voilĂ le site idĂ©al pour vos premiers pas dans le monde de la gĂ©nĂ©alogie militaire. Tout y est bien expliquĂ© : les rĂ©giments, leur casernement, leur parcours, les batailles, les combats, desLâhistoire du continent africain est passionnante. Nous connaissons tous les pharaons dâEgypte et leurs tombeaux magnifiques. Mais combien dâentre nous ont entendu parler des anciens empires de lâAfrique de lâOuest ? Le premier de ces empire, le Ghana, sâest dĂ©veloppĂ© de lâan 300 Ă lâan 1300. Le Ghana Ă©tait alors si riche que, dans le palais du roi, les chiens portaient des colliers dâor. Au cours du Xe siĂšcle, quelques savants arabes commencent Ă dĂ©crire les richesses des grands royaumes dâAfrique. Certains, comme Ibn Battuta, parcourent rĂ©ellement le continent. Dâautres sâinspirent des rĂ©cits des voyageurs. Les Ă©crits sur lâAfrique sont alors de plus en plus nombreux et trĂšs vite la richesse des royaumes est connue en Europe. Les Portugais sont les premiers EuropĂ©ens Ă sâimplanter en Afrique au dĂ©but du XVe siĂšcle. Un peu plus tard viennent les Français, les Hollandais et les Britanniques. LâAfrique de lâouest prĂ©coloniale Les EuropĂ©ens Ă©tablissent des comptoirs le long des cĂŽtes et commercent avec les Africains. Mais bien peu, Ă cette Ă©poque ose sâaventurer Ă lâintĂ©rieur du vaste continent quâils nomment le âcontinent sombreâ. Quasi absents au XIIe siĂšcle, des marchands europĂ©ens accĂšdent peu Ă peu au commerce africain en ouvrant des comptoirs dans les villes du Maghreb. Au XVe siĂšcle, par exemple, on trouve Ă Oran des marchands catalans, majorquins, castillans, gĂ©nois, vĂ©nitiens, pisans et marseillais Si tous se pressent ainsi dans le Maghreb, câest bien pour lâor africain, dont lâimportance pour lâĂ©conomie europĂ©enne doit ĂȘtre questionnĂ©e. On sait bien que cet or a une importance primordiale pour les souverains maghrĂ©bins. Il leur permet de mener une politique de prestige passant par un monnayage dâor intensif. Pour les villes marchandes europĂ©ennes, quelques chiffres montrent que cet or nâest pas moins important En 1377, le bĂ©nĂ©fice net du commerce gĂ©nois avec lâAfrique sâĂ©lĂšve Ă 68 000 livres. Durant tout le XVe siĂšcle, la valeur globale du commerce africano-catalan dĂ©passe 500 000 dinars par an. Outre le commerce, lâor africain passe dans lâĂ©conomie europĂ©enne par lâentremise des tributs versĂ©s par les royaumes maghrĂ©bins aux souverains castillans ou aragonais. La location de flotte de guerre ou de mercenaire est Ă©galement trĂšs lucrative. Le monopole des marchands arabo-berbĂšres sur le commerce transsaharien gĂȘne cependant autant les rois du Mali et du Songhay que les EuropĂ©ens dans les deux cas, il sâagit dâun monopole mal vĂ©cu. Ambassades, envois de cadeaux et autres Ă©changes de lettres ont cependant peu dâeffets. Il en va de mĂȘme dans lâocĂ©an indien, que les souverains successifs du Caire interdisent aux marchands europĂ©ens. Dans cet ocĂ©an, un grand commerce trĂšs actif est en place autour des deux plaques tournantes que sont Aden et Kilwa. Les commerçants Arabes, Indiens, IndonĂ©siens et Chinois 7 expĂ©ditions de Cheng Ho entre 1405 et 1433 viennent y Ă©changer Ă©pices, soie et porcelaine contre du fer, du bois, de lâivoire et surtout lâor du Monomotapa, dont la production est estimĂ©e Ă 10t/an durant tout le XVe siĂšcle. LâEMPIRE DU GHANA LE WAGADU 750 -1204 Dans les premiĂšrs siĂšcles de notre Ăšre, le Wagadu, un petit royaume situĂ© entre le SĂ©nĂ©gal et le Niger, aux sources de lâor, et gouvernĂ© par le clan des CissĂ© Tounkara finit par dominĂ© lâensemble des SoninkĂ©s, peuple dâagriculteurs. Le roi fondait son pouvoir sur le culte du Wagadu-Bida, le dieu serpent. Il portait le titre de âKaya-Maganâ ou âroi de lâorâ. Les problĂšmes de successions Ă©taient inconnus car la tradition plaçait automatiquement sur le trĂŽne le fils aĂźnĂ© de la sĆur aĂźnĂ©e du roi. Le souverain du Wagadu fit bon accueil aux marchands musulmans arrivĂ©s au IXe siĂšcle dans cette rĂ©gion quâils avaient appelĂ©e Ghana du nom du titre que portait les rois signifiant âchef de guerreâ. Il leur permit de sâinstaller Ă cĂŽtĂ© de sa capitale, Koumbi Saleh, pour Ă©changer leurs produits contre de lâor, mais sous bonne surveillance, car il se rĂ©servait le secret des origines de cette matiĂšre prĂ©cieuse. Le Wagadu finit par dominer la vallĂ©e du SĂ©nĂ©gal et la plus grande partie du delta intĂ©rieur du Niger. Câest au sein de cet empire trĂšs dĂ©centralisĂ© que seraient apparues les premiĂšres castes de marchands et dâartisans. De sa capitale, lâempereur rĂšgne sur un empire divisĂ© en provinces et royaumes avec une armĂ©e forte de 200 000 hommes. Des gouverneurs, des rois, des ministres lâaident Ă gouverner son peuple comportant trois couches sociales nobles commerçants, agriculteurs, aristocratesâŠ, hommes de caste artisans, griots⊠et esclaves prisonniersâŠ. Il sâappuie sur une Ă©conomie trĂšs dĂ©veloppĂ©e lâagriculture prospĂšre au Sud, lâĂ©levage au Nord ; le commerce, notamment transsaharien, est florissant or, peau, cĂ©rĂ©ales, esclaves⊠; les mines dâor et de fer se rĂ©vĂšlent intarissables ; les transports se dĂ©veloppent. Lâopulence de cet empire animiste attire les convoitises de ses voisins musulmans. DĂšs 1042, des BerbĂšres convertis Ă lâislam, les Almoravides, entreprennent la conquĂȘte du Wagadu. La ville dâAoudagost est prise en 1057, puis Koumbi Saleh en 1076 mais reprise en 1087. Cependant, le Wagadu se trouve trĂšs affaibli et alors dĂ©bute son lent dĂ©clin par un dĂ©membrement progressif. Les populations de lâempire hostile Ă lâislam, imposĂ© par la force, Ă©migrent vers le Sud ou lâEst. La nation se dĂ©peuple et ses armĂ©es se trouvent donc moins puissantes. Ainsi, des royaumes tels que ceux du Mali ou du Diara prennent la libertĂ© de se dĂ©tacher de lâempire qui va devenir un petit royaume. SimultanĂ©ment, ce qui faisait sa prospĂ©ritĂ© commerce, Ă©levage, agriculture, mines se trouve bien dĂ©sorganisĂ©. Certains des Etats vassaux en profitent pour ce dĂ©velopper. Lâun dâentre eux, le Sosso du grand Soumaoro Kante sâempare mĂȘme du Wagadu Ă lâaube du XIIIe siĂšcle. Le dĂ©clin du Ghana Les sources insistent sur les relations compliquĂ©es » que le Ghana entretenait avec les BerbĂšres sahariens. La plupart du temps ces relations Ă©taient pacifiques, avant tout commerciales des BerbĂšres Ă©taient mĂȘme sujets du Ghana. Le point de friction rĂ©current entre les deux partenaires semble avoir Ă©tĂ© la ville commerciale dâAoudaghost. Cette ville symbolise la tentation des deux parties de contrĂŽler les ressources de lâautre Ă leur source pour se passer de son 990, Adouaghost passe briĂšvement sous le contrĂŽle des berbĂšres unifiĂ©s par un dĂ©nommĂ© Tilutane. Il semble mĂȘme quâun roi du Ghana ait Ă©tĂ© assassinĂ© Ă cette occasion. La ville est vite reprise, mais en 1054, les berbĂšres unifiĂ©s par le mouvement almoravide dâIbn Yasin la reprennent, avant de pousser en 1076 jusquâĂ Kumbi Saleh, quâils dĂ©truisent le massacre de ses habitants reste semble-t-il un enjeu mĂ©moriel important encore de nos jours. A cette date, les Almoravides contrĂŽlent donc seul le commerce transsaharien. Le Ghana sâest repliĂ© vers le sud sans disparaĂźtre tout Ă fait il retrouve son indĂ©pendance en 1087, quand le dernier chef Almoravide meurt. La structure fĂ©dĂ©rale du Ghana ne rĂ©sista cependant pas Ă ces revers de fortune les provinces qui avaient profitĂ© des guerres avec les berbĂšres pour prendre leur indĂ©pendance dont le Tekrour ou le Bambouk refusĂšrent de retourner dans le giron du Ghana. Des troubles durables gĂ©nĂšrent le commerce. Une nouvelle route commerciale Ă©vitant le Ghana et aboutissant Ă Walata fut ouverte en 1224. PrivĂ© de ses ressources, le Ghana fut remplacĂ© par le Sosso, puis annexĂ©en 1241 par lâempire du Mali. Il semble en outre que la surexploitation des forĂȘts ait suscitĂ© une sĂ©cheresse durable, poussant les SoninkĂ©s Ă lâexil. Cette sĂ©cheresse pourrait aussi correspondre Ă lâoptimum climatique mĂ©diĂ©val observĂ© en Europe Ă cette pĂ©riode LâEMPIRE DU KANEM SituĂ© au croisement des routes de la vallĂ©e du Niger, des rĂ©gions forestiĂšres du Sud, de la vallĂ©e du Nil et de la MĂ©diterranĂ©e, le bassin du Tchad est le plus grand carrefour de civilisations au Sud du Sahara. Ici câest dĂ©veloppĂ© le royaume du Kanem au VIIe siĂšcle. Son souverain, le âmaĂŻâ, tenait son pouvoir de la possession de chevaux et de la prĂ©sence dâartisans mĂ©tallurgistes. GrĂące Ă la cavalerie dotĂ©e de couteaux de jets redoutables, les Zaghawas, peuple de pasteurs dont il Ă©tait issu, assurĂšrent leur domination sur les agriculteurs. Le Kanem dura plus de 1000 ans. Un empire fondĂ© sur lâesclavage La richesse du âMaĂŻâ du Kanem nâĂ©tait pas fondĂ©e sur lâor, mais sur lâesclavage. âSon emprise sur ses sujets, Ă©crit un chroniqueur musulman de lâĂ©poque, est absolue. Il rĂ©duit en esclavage qui il veut.â Au cours de siĂšcles, la rĂ©gion ne cessa dâĂȘtre le terrain privilĂ©giĂ© des chasseurs dâesclaves au profit du monde arabe, puis de lâEmpire Ottoman. Aujourdâhui, lâesclavage nâa pas complĂštement disparu dans la rĂ©gion et se perpĂ©tue Ă lâoccasion des conflits locaux avec le Soudan voisin. La fin de lâempire du Kanem Au XIVe siĂšcle, le Kanem faillit succomber sous les coups dâautres nomades. Sa caste dirigeante se rĂ©fugia dans un petit royaume vassal, le Bornou, et perpĂ©tua son pouvoir sous ce nom jusquâĂ la veille de lâarrivĂ©e des EuropĂ©ens, Ă la fin du XIXe siĂšcle. LâEMPIRE DU MALI 1325-1546 Successeur du Ghana tombĂ© sous les coups des Almoravides en 1076, lâempire du Mali fut le premier Etat structurĂ© dâAfrique occidentale. Ses coutumes et sa structure sociale marquent encore les habitants de la rĂ©gion et leur mode de vie. Soundata Keita Selon la tradition orale, Soundiata Keita Ă©tait le seul rescapĂ© des 12 fils du roi du petit royaume Manding du Mali, tuĂ©s par Soumaoror KantĂ©, roi du Sosso. Soumaoro laissa la vie sauve au petit Soundiata car celui-ci Ă©tait paralytique. Mais le jour de ses 7 ans, nâen pouvant plus dâĂȘtre la risĂ©e de la Cour, Soundiata plia une barre de fer pour en faire un arc et acquit une force Ă©tonnante. Craignant pour sa vie, il dut sâexiler et dĂ©cida, avec des alliĂ©s, de combattre Soumaoro qui avait enlevĂ© sa sĆur. Une nuit, la sĆur de Soundiata rĂ©ussit Ă percer le secret de lâinvincibilitĂ© de Soumaoro. Aussi, quand un jour de 1235, les armĂ©e des deux adversaires se trouvĂšrent face Ă face, Soundiata tendit son arc et frappa lâendroit prĂ©cis de lâĂ©paule de Soumaoro indiquĂ© par sa sĆur. Soundiata Keita assura, ensuite, sa victoire en sâemparant des rĂ©gions riches en or du Ghana dont il fit son vassal. Lâempire Mandingue Les successeurs de Soundiata Keita Ă©tendirent son royaume et constituĂšrent un vĂ©ritable empire dont lâinfluence allait de lâAtlantique au lac Tchad. En 1285, un esclave affranchi sâempara du pouvoir pendant 15 ans, mais le clan Keita parvint Ă remonter sur le trĂŽne. Les empereurs se convertirent Ă lâislam et divisĂšrent la sociĂ©tĂ© en castes, dominĂ©e par les guerriers, crĂ©ant ainsi une structure sociale encore trĂšs prĂ©sente aujourdâhui. Lâempire du Mali se disloqua Ă partir du XVe siĂšcle sous la pression du royaume de Gao et la rĂ©volte des provinces. Mansa Moussa Kankou Moussa Plusieurs souverains du Mali firent des pĂšlerinages Ă La Mecque et favorisĂšrent le commerce musulman. En 1324, lâempereur Mansa Moussa Moussa le Grand prit la tĂȘte dâun immense cortĂšge pour se rendre Ă La Mecque. Il emportait des prĂ©sents ainsi que la plus grande partie de lâor conservĂ© depuis des gĂ©nĂ©rations. Durant leur passage au Caire, les Maliens distribuĂšrent des aumĂŽnes comme tout bon pĂšlerin et dĂ©pensĂšrent sans compter au point que le cours de lâor chuta dans la rĂ©gion pour plusieurs annĂ©es. Sous son rĂšgne, le commerce transsaharien prend un essor spectaculaire du Nord viennent le sel, les tissus, lâencens, les livres. Du Sud partent les Ă©pices, le cuivre, lâor, lâivoire et les esclaves. Les pays cĂŽtiers fournissent le miel, le kola, lâhuile de palme et lâindigo. Comme monnaie, on se sert des cauris, dâor, de cuivre, de barres de fer ou de bandes de cotonnades. Les impĂŽts permettent lâĂ©dification de somptueux bĂątiments tels que les mosquĂ©es de Tombouctou, DjennĂ© et Gao ou le palais royal de Niani. Les Castes La premiĂšre caste Ă©tait celle des guerriers. Elle Ă©tait composĂ©e des 16 clans mandingues dont la haute noblesse qui regroupait les 4 familles alliĂ©es Ă Soundiata, aux noms encore rĂ©pandus dans la rĂ©gion Alpha, CondĂ©, Camara et TraorĂ©. Puis venaient 5 clans de religieux, ainsi que les maraboutsâgardiens de la foiâ, les artisans, les griots et enfin les esclaves de guerre. LâEMPIRE SONGHAĂ 1464- 1591 Les royaumes vassaux de lâempire du Mali nâattendaient quâune occasion de prendre leur revanche. Ce que fit le petit royaume de Gao, qui donna naissance au plus grand empire que la rĂ©gion eut connu jusquâĂ provoquer la convoitise du lointain roi du Maroc. Sonni Ali En 1464, Sonni Ali monta sur le trĂŽne du petit royaume de Gao, chez les SonghaĂŻs, Ă©tabli sur le Niger en aval de Tombouctou. Ce souverain constitua une cavalerie et une flotte de 400 bateaux, puis se lança Ă lâassaut de Tombouctou, qui fut vaincu en 1468. Cinq ans plus tard, la flotte de DjennĂ© assura la domination de Sonni Ali sur tout le delta intĂ©rieur du fleuve. SurnommĂ© âAli le Grandâ, il favorisa le commerce, crĂ©a une administration centralisĂ©e et prit lâhabitude de rĂ©diger des actes officiels. Askia Mohamed Son fils fut un piĂštre successeur et nâopposa aucune rĂ©sistance Ă la prise du pouvoir par Mohamed Sylla, le chef de lâarmĂ©e appelĂ© ensuite âAskia Mohamedâ. Ce coup dâEtat, fomentĂ© par les lettrĂ©s de Tombouctou, devait relancer lâislamisation de la rĂ©gion, trop lente Ă leurs yeux. Askia Mohamed Ă©tendit les limites de son empire et favorisa le dĂ©veloppement des citĂ©s commerciales. Câest sous son rĂšgne que Tombouctou atteignit sa plus grande renommĂ©e intellectuelle et commerciale. Il a laissĂ© lâimage dâun grand bĂątisseur et dâun homme profondĂ©ment religieux. Tombouctou Tombouctou tiendrait son nom de Bouctou, une vieille femme chargĂ©e de garder un puits oĂč les caravaniers venaient faire boire leurs chameaux. SituĂ©e sur la route la plus courte pour aller du Soudan au Caire et dans le monde arabe, la citĂ© ne cessa de prospĂ©rer tant sous la domination des Maliens que sous celle des SonghaĂŻs. Avec DjennĂ© au Sud, elle Ă©tait la plaque tournante des Ă©changes entre les cĂ©rĂ©ales produites dans lâempire et le sel du dĂ©sert passĂ© sous le contrĂŽle des Askias. Cette richesse permettait dâentretenir nombres dâĂ©coles musulmanes en relation avec les universitĂ©s du Maroc et dâEgypte. LâapogĂ©e de lâempire ArrivĂ© sur le trĂŽne grĂące Ă un coup dâEtat en 1493, SarakollĂ© Mohamed TourĂ© ou Askia Mohamed adopte une politique inverse et islamise le royaume brutalement. AprĂšs son pĂšlerinage Ă la Mecque, en 1496, il obtient au Caire le titre de Calife du Soudan, qui lĂ©gitime son pouvoir et ses conquĂȘtes. Il fait donc du Songhay un champion de lâIslam et fonde la dynastie des Askia 1493 â 1592. Câest sous son rĂšgne que lâempire atteint son apogĂ©e. MalgrĂ© lâaffichage dâune puretĂ© islamique, le systĂšme de gouvernement mis en place par Askia Mohamed respecte certaines traditions paĂŻennes se combinant avantageusement avec la Charia. LâAskia lance des Djihad contre les peuples animistes, mais reste le pĂšre du peuple » et le garant de la fĂ©conditĂ©. Il rĂ©duit les Mosis razziĂ©s en esclavage parce quâils ne sont pas musulmans, mais son peuple croit encore aux Hole doubles, Ă lâanimisme dieu du fleuve Harake Dikko, dieu de la foudre Dongo et aux magiciens Sonanke, en lutte permanente contre les sorciers Tierke. Le gouvernement semble nĂ©anmoins moderne, rationnel, avec un partage des compĂ©tences bien dĂ©terminĂ© entre conseil, chancelier et diffĂ©rents ministres Hi Koy maitre de lâeau, Monjo agriculture et kalisa farma finances. Lâempire est divisĂ© en deux provinces est et Ouest, dirigĂ©e chacune par un gouverneur, souvent un prince du sang. Douze provinces plus petites ou des villes sont confiĂ©es Ă des gouverneurs fari ou koy, Ă la tĂȘte dâune administration efficace, militarisĂ©e. Les royaumes vassaux ou tributaires conservent une indĂ©pendance thĂ©orique, mais lâAskia impose toujours son candidat lors des successions. Askia Mohamed crĂ©e Ă©galement une armĂ©e et une flotte permanente encadrĂ©e par des officiers professionnels. A lâinverse des rois du Ghana et du Mali, Askia Mohamed tente de dĂ©passer la structure clanique traditionnelle en sâappuyant sur lâislam comme moteur dâunification, mĂȘme avec les royaumes vassaux. En ce dĂ©but du DĂ©but du XVIe siĂšcle, le commerce demeure lâactivitĂ© la plus lucrative, Or et sel avant tout, mĂȘme si la traite des esclaves prend une place de plus en plus grande. MalgrĂ© des permanences, on constate deux grands changements socio-Ă©conomiques La premiĂšre diffĂ©rence par rapport aux deux empires antĂ©rieurs est le dĂ©veloppement dâune sociĂ©tĂ© urbaine stable, fondĂ©e sur le commerce et la religion musulmane. Les trois principales villes de lâempire ont un rayonnement international Tombouctou rassemble 80 000 habitants. Câest Ă la fois une ville sainte universitĂ© SankorĂ©, 180 Ă©coles coraniques spĂ©cialisĂ©es dans le droit malĂ©kite et la capitale Ă©conomique de lâempire. DjennĂ© 40 000 habitants domine le commerce avec lâAfrique Ă©quatoriale alors que Gao 100 000 habitants, la capitale politique, est plus orientĂ©e vers lâEgypte et lâArabie. Ces villes cosmopolites oĂč les Songhay sont trĂšs minoritaires nâinfluencent nĂ©anmoins que trĂšs peu le monde rural qui sâislamise beaucoup plus lentement. La seconde diffĂ©rence est lâimportance croissante des europĂ©ens, et notamment des Portugais, dans les Ă©changes commerciaux. Le fleuve Gambie devient donc une voie commerciale importante qui commence lentement Ă dĂ©tourner le trafic transsaharien. Cette prospĂ©ritĂ© est menacĂ©e Ă partir de 1510 par les royaumes maghrĂ©bins qui craignent que la puissance du SonghaĂŻ ne dĂ©bouche sur une mainmise de sa part sur les mines de sel du Sahara. Le commerce transsaharien est gĂȘnĂ© par ces tensions, interrompues par la mort dâAskia Mohamed en 1528. La fin de lâempire SonghaĂŻ FascinĂ© par le prestige de Tombouctou et la richesse supposĂ©e des Askias, Al-Mansour, le sultan du Maroc, se lança Ă la conquĂȘte de lâEmpire SonghaĂŻ. Askia Daoud rĂ©sista vainement et la guerre civile dĂ©vasta le pays qui sâenfonça dans lâanarchie. Les gouverneurs marocains nommĂ©s par le sultan furent appelĂ©s âArmasâ par la population Ă cause des armes Ă feu qui avaient assurĂ© leur victoire. Puis les sultans se dĂ©sintĂ©ressĂšrent du Soudan, trop Ă©loignĂ© de chez eux. LES ROYAUMES DES GRANDS LACS En Afrique centrale, dans la rĂ©gion Ă©quatoriale des hauts plateaux, la grande forĂȘt primaire a Ă©tĂ© peu Ă peu dĂ©frichĂ©e par les agriculteurs. Les royaumes qui ont rĂ©ussi Ă sâimposer, au cours des siĂšcles, sont fondĂ©s sur la possession du bĂ©tail. Les conditions climatiques ont longtemps constituĂ© un obstacle Ă lâĂ©volution des sociĂ©tĂ©s. Mais les techniques mĂ©tallurgiques, connues et employĂ©es depuis 2000 ans avant dans cette partie du continent, ont permis aux agriculteurs itinĂ©rants de dĂ©fricher des clairiĂšres dans la grande forĂȘt primaire qui nâĂ©tait habitĂ©e jusque-lĂ que par des groupes de chasseurs-cueilleurs dont les PygmĂ©es sont les descendants. La culture du sorgho, puis de lâigname, favorisa lâaugmentation de la population. Et les espaces dĂ©frichĂ©s, laissĂ©s en jachĂšre, permirent lâintroduction de lâĂ©levage en provenance du Nord. Ruhanga fondateur du Kitara La lĂ©gende fait du Kitara, le premier royaume ayant gouvernĂ© la rĂ©gion en donnant un rĂŽle dominant aux possesseurs de bĂ©tail. DâaprĂšs la tradition orale, Ruhanga, lâancĂȘtre fondateur, avait trois enfants appelĂ©s Kana âpetit enfantâ. Afin de leur donner un nom, il les mit Ă lâĂ©preuve, confiant Ă chacun un pot de lait Ă transporter. Le plus jeune en perdit un peu mais en demanda Ă ses frĂšres, le deuxiĂšme en renversa la moitiĂ© et lâaĂźnĂ© tomba Ă terre en perdant tout. Ruhanga dĂ©cida que ce dernier ne serait bon quâĂ sâoccuper des cultures, au deuxiĂšme, on confierait les soins du bĂ©tail. Quant au premier, le plus malin, il dirigerait les deux autres ! Le royaume du Buganda Lâorigine de ces premiers royaumes est mal connue. Les traditions Ă©voquent lâarrivĂ©e des Chwezis, des pasteurs de la vallĂ©e du Nil. Au XVIIe siĂšcle, le Buganda, un des vassaux du royaume du Bunyoro dans lâOuganda actuel, sâĂ©mancipa sous la conduite de son souverain qui portait le titre de âkabakaâ. SituĂ© dans une rĂ©gion au sol fertile, bordĂ©e Ă lâest par le lac Victoria, le Buganda entra en contact avec les marchands musulmans, Ă©changeant de lâivoire contre des cotonnades. Dans la seconde partie du XIXe siĂšcle, les premiers explorateurs europĂ©ens y furent accueillis avec beaucoup dâĂ©gard. Le royaume du Rwanda Certains petits royaumes, entre les lacs Victoria et Kivu, sâĂ©puisĂšrent en conflits familiaux. Au sud-ouest, celui du Rwanda ne fit pas dans la modestie. Les traditions orales le font descendre directement du ciel par lâintermĂ©diaire de Kigwa âcelui qui est tombĂ©â et de son frĂšre Mututsi, qui a donnĂ© son nom aux Tutsis. JusquâĂ lâindĂ©pendance, la sociĂ©tĂ© rwandaise resta divisĂ©e en classes sociales sur le modĂšle imposĂ© par Ruhanga, le roi lĂ©gendaire du Kitara. LE ROYAUME DU KONGO En Afrique centrale oĂč la forĂȘt est Ă©paisse, les chefs de village qui ont cherchĂ© Ă sâimposer ont dĂ» luter contre une nature hostile. Souverains prestigieux au destin parfois tragique, on les appelle âles rois forgeronsâ, maĂźtres en matiĂšre de fabrication dâoutils pour dĂ©fricher la forĂȘt. Les Ă©changes avec le Portugal Le royaume du Kongo sâĂ©panouit de part et dâautre de lâembouchure du fleuve Congo grĂące Ă Ntinu Wene, un homme Ă la poigne de fer. En contact avec le Portugal dĂšs le XVe siĂšcle, le Kongo devient vite le plus grand Etat de la rĂ©gion, fort de ses Ă©changes commerciaux plantes comestibles importĂ©es dâAmĂ©riques, huile de palme locale, ivoire et cauris monnaie de coquillages ramassĂ©s sur la cĂŽte. Câest en cherchant un passage pour pĂ©nĂ©trer dans lâocĂ©an indien que les Portugais le dĂ©couvrirent. Les premiĂšres relations donnĂšrent lieu Ă des Ă©changes dâambassadeurs entre Lisbonne et Mbanza-Kongo, la capitale du royaume. Des jeunes Kongolais partirent mĂȘme faire leurs Ă©tudes en Europe et, en 1513, un des fils du roi de lâĂ©poque prononça un discours en latin devant le pape. Mais en raison de la distance, les communications entre les deux pays restaient rares. Et les reprĂ©sentants du Portugal, les commerçants et les aventuriers, finirent par prendre tous les pouvoirs. Ils surveillaient le royaume Ă partir de lâĂźle de Sao TomĂ©, au large, qui leur servait dâentrepĂŽt dâesclaves. Sous la pression des Portugais, le Kongo finit par devenir un vassal du Portugal. Il fut mĂȘme obligĂ© de livrer des esclaves, capturĂ©s dans les pays voisins. Mais en 1665, quand les Portugais lui imposĂšrent de livrer des esclaves kongolais et de dĂ©voiler lâemplacement de ses mines, le souverain du Kongo, Antonio Ier, refusa. Son armĂ©e fut vaincue et sa tĂȘte ramenĂ©e Ă Loanda, la future Luanda, devenue elle aussi un comptoir portugais. Les Laundas A leur arrivĂ©e au Kongo, les Portugais entendirent parler de puissantes chefferies Ă lâintĂ©rieur du bassin du Congo. Les Luandas constituaient la plus dynamique, dominant la rĂ©gion correspondant au Katanga, au Sud du Congo-Kinshasa. Ils devaient leur rĂ©putation aux gisements de cuivre qui leur avaient fourni la matiĂšre pour crĂ©er une monnaie. Au XVIIIe siĂšcle, ils Ă©taient les maĂźtres du commerce entre le Kongo, dominĂ© par les Portugais pourvoyeurs dâarmes Ă feu, et les cĂŽtes de lâocĂ©an Indien oĂč ils contrĂŽlaient lâutilisation des cauris qui risquaient de concurrencer leur monnaie de cuivre. LâABYSSINIE, LE ROYAUME DES NEGUS Le plateau escarpĂ© au centre de lâEthiopie a permis Ă une succession de royaumes chrĂ©tiens de rĂ©sister pendant des siĂšcles aux invasions qui bouleversĂšrent la Corne de lâAfrique. Lâhistoire de cette rĂ©gion, connue en Egypte antique sous le nom de âpays de Pountâ, fut ponctuĂ©e de coups dâEtat, dâassassinats et dâintrigues de palais. Le royaume dâAxoum Les premiers habitants de lâEthiopie Ă©taient apparentĂ©s aux populations de la Nubie. Au Ier millĂ©naire avant notre Ăšre, des Ă©migrants du YĂ©men sâinstallĂšrent entre les rivages de la mer Rouge et le lac Tana. Une de leurs tribus, les Habashas, donna son nom Ă lâAbyssinie et le royaume dâAxoum finit par sâimposer. Axoum Ă©tait la plus grande puissance de la rĂ©gion quand son roi, Ezana 320-342 aprĂšs se convertit au christianisme. Les Axoumites dominĂšrent la mer Rouge et firent des expĂ©ditions en Arabie. Ils eurent des relations fructueuses avec lâExtrĂšme-Orient. En 1504, le royaume dâAloa, avant-dernier des royaumes chrĂ©tiens de Nubie, dut cĂ©der devant la pression musulmane. Seule rĂ©sista lâAbyssinie, rĂ©fugiĂ©e dans son repaire montagneux. Mais les troupes dâinvasion commandĂ©es pat lâimam Gragne et renforcĂ©es pat lâarrivĂ©e des Turcs en mer Rouge dĂ©vastĂšrent la rĂ©gion. Lâempereur Claudius demanda alors lâaide des Portugais dont les caravelles venaient dâentrer dans lâocĂ©an Indien. A lâissue des combats, les troupes de lâimam Grange durent quitter le territoire et les Portugais sâinstallĂšrent en Abyssinie. Fasilidas En 1632, le clergĂ© copte souleva la population abyssinienne, contraignant le nĂ©gus roi Sousneyos Ă abdiquer et Ă expulser les jĂ©suites portugais. Son fils Fasilidas 1632-1667 se fit construire une capitale, Ă Gondar, au nord du lac Tana. En diplomate habile, il noua des relations avec les Turcs, devenus les maĂźtres de la MĂ©diterranĂ©e, et avec le grand Mogol dont lâautoritĂ© sâĂ©tendait sur la plus grande partie de lâInde. Fasilidas et ses successeurs enrichirent Gondar de palais Ă©difiĂ©s et dĂ©corĂ©s par des artisans indiens et arabes. MĂ©nĂ©lik Câest MĂ©nĂ©lik, roi du Choa, une province au sud du lac Tana, qui Ă©difia lâEthiopie moderne. Reconnu comme nĂ©gus en 1889, il bĂątit un empire en annexant plusieurs rĂ©gions de la Corne de lâAfrique et en construisant Addis-Abeba la ânouvelle fleurâ, une nouvelle capitale, loin de lâAbyssinie et de ses intrigues. Il meurt en 1913 en ayant tout tentĂ© pour Ă©viter Ă son empire dâĂȘtre colonisĂ©. LE ROYAUME DU BENIN Sur le pourtour du golfe de GuinĂ©e, la forĂȘt a empĂȘchĂ© la formation de grands empires. Mais Ă partir du XVIe siĂšcle, lâĂ©tablissement de comptoirs commerciaux europĂ©ens sur les cĂŽtes a favorisĂ© lâessor de citĂ©s marchandes grĂące Ă leur artisanat, et mĂȘme, pour certaines, grĂące Ă lâesclavage. Le travail des mĂ©taux Avec plus de 130 habitants au km2, le sud du Nigeria est une des rĂ©gions les plus peuplĂ©e dâAfrique. La culture organisĂ©e de lâigname depuis 6500 ans semble avoir favorisĂ© cette forte densitĂ© de population. Câest dans le petit village de Nol, sur le plateau central, quâon a trouvĂ© de superbes tĂȘtes de terre cuite datant de 500 ans avant notre Ăšre ainsi que des vestiges du travail du fer. Ces connaissances en mĂ©tallurgie ne cessĂšrent de sâamĂ©liorer pour aboutir Ă la confection de masques en bronze ou en laiton, vĂ©ritables oeuvres dâart. La citĂ© dâIfĂ© La ville dâIfĂ©, au sud-ouest du Nigeria, aurait Ă©tĂ© fondĂ© il y a plus de 1000 ans, par les Yoroubas, venus du lac Tchad sous la conduite du roi Odoudoua. AprĂšs la fondation dâIfĂ©, ses fils seraient partis chacun de son cĂŽtĂ© pour crĂ©er les citĂ©s de BĂ©nin, Oyo et Owo. Il y eut souvent des conflits entre ces citĂ©s, mais toutes reconnaissaient IfĂ© comme leur centre religieux et culturel. IfĂ© Ă©tait placĂ©e sous lâautoritĂ© de lâ âoniâ, un roi-prĂȘtre qui prĂ©sidait aux rituels de la fĂȘtes des ignames. Les citĂ©s de BĂ©nin et Oyo BĂ©nin, au sud-est dâIfĂ©, entre dans lâhistoire au Xe siĂšcle. Ses âobasâ rois en font un Etat centralisĂ© qui bĂ©nĂ©ficie de lâaffaiblissement dâIfĂ© et de lâarrivĂ©e des Portugais Ă la fin du XVe siĂšcle. Lâoba sâentoure de nombreux artisans qui exĂ©cutent des commandes faites pour lâaristocratie portugaise. En contrepartie, les Portugais aident lâoba Ă rĂ©gler ses conflits avec les voisins. Sous lâinfluence portugaise, le BĂ©nin se lance dans la culture du palmier Ă huile et dans la traite des esclaves. A Oyo, lâ âafalinâ roi ou âcompagnons des dieuxâ Ă©tait secondĂ© par son fils aĂźnĂ© dans la conduite des affaires de lâEtat. Pour Ă©viter que celui-ci ne tente un coup dâEtat aprĂšs la mort de son pĂšre, sept âoyomesisâ, des dignitaires chargĂ©s de faire respecter la tradition, veillaient Ă ce quâil suive son pĂšre dans la tombe. Les oyomesis finirent par prendre goĂ»t au pouvoir mais les luttes internes et les incursions du Dahomey voisin sonnĂšrent le glas dâOyo qui sombra dans le dĂ©sordre. Le royaume du Dahomey Des Ă©migrants dâOyo seraient Ă lâorigine du royaume du Dahomey, au sud de lâactuel Etat du BĂ©nin. Sa capitale, Abomey, dont le nom signifie âenceinte fortifiĂ©eâ, a Ă©tĂ© Ă©difiĂ©e au milieu du XVIIe siĂšcle pour servir de place forte. LâEtat Ă©tait trĂšs structurĂ© et le palais soumis Ă une Ă©tiquette roi ne sâadressait jamais au peuple Ă voix haute. Il communiquait avec lui par lâintermĂ©diaire du âmĂȘhouâ, Ă©poux de sa seconde fille, qui devait avoir la mĂȘme apparence physique que lui. LES SWAHILIS Depuis prĂšs de 3000 ans, lâocĂ©an Indien est un important centre dâĂ©changes. Des vents rĂ©guliers et des eaux calmes ont favorisĂ© les relations entre lâInde, la Chine, lâAfrique et lâArabie. Une civilisation originale et pacifique en est le rĂ©sultat. ArrivĂ©e des Shirazis Dans le Nord de lâocĂ©an Indien, la mer dâOman est parcourue depuis 4000 ans par des navires marchands ; les premiers allaient chercher, dans la Corne de lâAfrique, lâencens et les Ă©pices pour la MĂ©sopotamie et lâEgypte. Puis les marins grecs profitĂšrent des vents de la mousson pour faire des Ă©changes sur les cĂŽtes africaines. A la fin du VIIe siĂšcle, ce sont les marchands arabes qui Ă©tablirent des comptoirs commerciaux dans les Ăźles et sur les cĂŽtes. Le principal Ă©tait Kilwa, au sud de la Tanzanie actuelle, riche en or et en ivoire. Vers 950, des troubles religieux Ă Shiraz, en Perse, poussĂšrent une partie de la population commerçante Ă trouver refuge sur les cĂŽtes africaines. Ces Ă©migrants, appelĂ©s âShirazisâ, construisirent des palais et nouĂšrent des relations dans le monde musulman. Une population de mĂ©tis, les âSwahilisâ âles gens du rivageâ, ne tarda pas Ă se constituer, usant dâune langue trĂšs favorable aux Ă©changes. Le commerce swahili connut son apogĂ©e au XVe siĂšcle avec lâarrivĂ©e sur les cĂŽtes africaines de jonques commerciales chinoises. Zanzibar LâarrivĂ©e des caravelles de Vasco de Gama en 1498 sonna le glas de la prospĂ©ritĂ© swahilie qui ne put rĂ©sister aux armes Ă feu occidentales. LâocĂ©an Indien passe sous la domination portugaise, hollandaise, puis anglaise au XVIIe siĂšcle. En 1840, le sultan dâOman transfĂ©ra sa capitale dans lâĂźle de Zanzibar, au large de la Tanzanie. Sous la protection des anglais, il exploitait le clou de girofle et faisait commerce de lâivoire exportĂ© en Europe. En 1898, lâinterdiction de lâesclavage et la mainmise de lâAllemagne sur les possessions continentales du sultan marquĂšrent la fin de la prospĂ©ritĂ© de lâĂźle. Lâarchipel des Comores Le nom des Comores vient de lâexpression arabe âDjazaĂŻr el-Qamarâ les Ăźles de la lune. En se mariant avec les filles des chefs des quatre Ăźles de lâarchipel, les Ă©migrĂ©s shirazis arrivĂ©s au XVIe siĂšcle fondĂšrent les sultanats, encore Ă la tĂȘte de ces Ăźles aujourdâhui. Ces sultans, qui vivaient du commerce des Ă©pices et parfois de piraterie, ne cessĂšrent dâĂȘtre en conflit les uns avec les autres. Par ailleurs, les habitants devaient se dĂ©fendre contre les raids des pirates de Madagascar qui dĂ©barquaient souvent Ă lâimproviste pour emmener la population en esclavage. LE ROYAUME DE MADAGASCAR Madagascar sâest peuplĂ©e, il y a 2000 ans, dâAfricains et dâimmigrants indonĂ©siens. Sur lâĂźle jusquâalors dĂ©serte, les grandes tribus comme les Sakalava et les Betsimisaraka fondĂšrent des royaumes aux coutumes communes. De grands souverains unifiĂšrent le pays Ă partir du XVIIIe siĂšcle. Des immigrants indonĂ©siens PoussĂ©s sur les cĂŽtes dâAfrique orientale par les vents de la mousson, les immigrants indonĂ©siens ont probablement apportĂ© avec eux le bananier et le riz, qui offriront une nourriture de base aux Africains. Ils ont aussi donnĂ© leur langue, le malgache, parlĂ© aujourdâhui par tous les habitants de lâĂźle. Par ailleurs, Madagascar doit au continent africain le principe de la royautĂ© sacrĂ©, et le regroupement de la population en clans. Elle tient plus particuliĂšrement des Swahilis son organisation politique, commerciale et culturelle. Andrianampoinimerina fondateur de lâunitĂ© malgache Ramboasalama, autrement dit âle chien bien portantâ, lâun des lointains descendants du fondateur dâAntananarivo, prit le pouvoir, dans les annĂ©es 1790, sous le nom dâAndrianampoinimerina, âle Seigneur au cĆur dâImerinaâ. Il fonda une administration forte oĂč les gouverneurs avaient autoritĂ© sur les chefs de clans locaux. Des assemblĂ©es de villages, les fokonolona, Ă©taient responsables devant les inspecteurs royaux. Il sâefforça en vain dâunifier le pays. Son fils, Radama Ier continua sa tentative de modernisation en Ă©quilibrant la prĂ©sence des Français et des Anglais, dĂ©tenteurs des comptoirs sur la cĂŽte. La fin de lâindĂ©pendance De 1864 Ă la conquĂȘte française en 1896, Rainilaiarivony fut le vĂ©ritable chef de Madagascar. Epoux de trois reines successives, Rasoherina, Ranavalona II, puis Ranavalona III, il sâefforça de prĂ©server lâindĂ©pendance du pays. Ranavalona II se convertit au protestantisme, ouvrant Madagascar Ă lâinfluence de lâAngleterre. Au grand regret de la France, et sous le rĂšgne de Ranavalona III, lâĂźle ne put rĂ©sister aux pressions Ă©trangĂšres. En 1890, le sort de Madagascar fut dĂ©cidĂ© en dehors des Malgaches, car les Français et les Anglais sâĂ©taient partagĂ© la rĂ©gion. La France cĂ©da Ă lâAngleterre son influence commerciale sur Zanzibar en Ă©change de Madagascar, qui fut annexĂ© en 1896. LâEMPIRE DU MONOMOTAPA les origines de lâempire Monomonata » est la version portugaise du mot Mwene Mutapa. Mutapa » signifiant les terres conquises » et mwene le seigneur ». Cette Ă©tymologie vient conforter la lĂ©gende de la fondation de lâempire dans la premiĂšre moitiĂ© du XVe siĂšcle, un prince du Zimbabwe nommĂ© Nyatsimba Mutota aurait Ă©tĂ© envovĂ© au nord du royaume pour y chercher de nouvelles mines de sel. Il aurait fait la conquĂȘte de ces terres qui appartenaient aux Shonas et aurait créé sa capitale, Zvongambe, sur les rives du ZambĂšze. Il devient donc le Mwene Mutapa ». Le successeur de Mutota, Matope, aurait fait la conquĂȘte des terres jusquâĂ lâocĂ©an indien, soumettant les autres royaumes Shona le Maniyka, le Kiteve et le Madanda. Le Monomotapa est donc un empire composĂ© dâune mĂ©tropole directement dirigĂ©e par lâempereur et de royaumes tributaires, qui conservent chacun leur roi et leurs traditions. Par contre, le commerce extĂ©rieur est entiĂšrement contrĂŽlĂ© par le Mwenemutapa, sous peine de mort. A noter que le Zimbabwe fait aussi partie de lâempire, mais nâest pas construit par le Monomotapa, qui ne fait que rĂ©cupĂ©rer ces constructions. Un empire prospĂšre Le commerce de lâIvoire, du cuivre et le lâor avec les arabes venus du YĂ©men, les Hindous et mĂȘme les indonĂ©siens permet lâenrichissement de lâempire. Et cette richesse est mĂȘme antĂ©rieure Ibn Battuta relĂšve en 1331, lors de sa visite Ă Kilwa, lâimportance du port de Sofala. Les dĂ©couvertes archĂ©ologiques confirment lâexistence dâun grand commerce verre syrien, faĂŻence persane, cĂ©ladon chinois. Le Monomotapa, protĂ©gĂ© des convoitises par les basses terres insalubres, les difficultĂ©s de navigation sur le ZambĂšze et le Limpopo et le secret bien gardĂ© de lâemplacement des mines, traite sur un pied dâĂ©galitĂ© avec ces marchands. En tĂ©moigne la pĂ©nĂ©tration trĂšs lente de lâIslam dans lâempire, qui conserve sa religion traditionnelle animisme, culte des ancĂȘtres et rĂŽle primordial des Mkondoros, mĂ©diums responsables du maintient de la prospĂ©ritĂ© et des traditions. Les Portugais changent la donne a des dĂ©buts timides Les cĂŽtes du Mozambique prĂ©sentent plusieurs sites intĂ©ressants pour installer les relais nĂ©cessaires Ă la navigation vers lâInde. En 1516, des Portugais crĂ©ent donc des comptoirs Ă Sofala et Kilwa, alors villes commerciales arabes importantes. Loin de rester de simples bases de ravitaillement, ces villes attirent des colons avides de partir Ă la dĂ©couverte des mines du roi Salomon et de citĂ©s dâor » que la Bible situe dans ces rĂ©gions. Des aventuriers, les sertanejos », ne tardent pas Ă sâenfoncer Ă lâintĂ©rieur des terres. Marchands, ils deviennent aussi des conseillers et des interprĂštes des rois Shonas. Les Portugais restent cependant dans une position dâinfĂ©rioritĂ© par rapport au Monomotapa. Les capitaines ou gouverneurs qui sâinstallent dans les comptoirs doivent payer Ă lâempereur une trĂšs grosse somme dâargent, comme sâils lui achetaient leur charge ou le droit de rĂ©sider. Ils doivent Ă©galement accepter une taxe de 50% sur toute marchandise qui est importĂ©e dans lâempire. Pour finir, Ă intervalles rĂ©guliers, des Portugais sont massacrĂ©s, de façon Ă leur rappeler la prĂ©caritĂ© de leur situation. b Une pression de plus en plus forte Au XVI siĂšcle, le Monomotapa devient une sorte de fantasme, visible sur les cartes Ă©ditĂ©es en Europe, qui exagĂšrent grossiĂšrement son importance en lâĂ©tendant de lâAngola au Mozambique. La pression portugaise sâaccentue donc fortement. En 1561, Un missionnaire jĂ©suite rĂ©ussit Ă convertir le Mwenemtutapa. Face Ă la colĂšre de marchands musulmans, le roi se ravise et fait exĂ©cuter le missionnaire. Câest lĂ le prĂ©texte rĂȘvĂ© dâune intervention portugaise. En 1568, plus de 1000 hommes, dirigĂ©s par Francesco Barreto, tentent de prendre le contrĂŽle des mines dâor et des zones de chasse aux Ă©lĂ©phants. Ils avancent jusquâau haut ZambĂšze mais doivent se replier, suite aux maladies qui les dĂ©ciment. En 1572, cependant, les Portugais contrĂŽlent les plaines cĂŽtiĂšres. Ils sont dĂ©sormais des intermĂ©diaires obligĂ©s pour le commerce dont dĂ©pend la prospĂ©ritĂ© de lâempire. Ce dernier reste cependant puissant le contrĂŽle trĂšs rigoureux de la production aurifĂšre par le Mwenemutapa ne permet pas non plus aux Portugais de se passer de lui. En 1629, le Mwenemutapa se sent assez fort pour expulser les intrus. Il Ă©choue et les Portugais le dĂ©trĂŽnent pour installer Ă sa place un fantoche, Mavura Mkande Felipe. Il signe avec eux un traitĂ© qui lui permet de conserver une indĂ©pendance de façade tout en vassalisant lâempire les Portugais ont dĂ©sormais la permission dâinstaller des comptoirs fortifiĂ©s dans tout le royaume et dâaccĂ©der aux mines dâorâŠquâils sâobstinent Ă ne pas croire Ă©puisĂ©es. Le prestige du Mwenemutapa est sĂ©rieusement affectĂ© par ce traitĂ©. Des successions difficiles permettent aux portugais de sâimmiscer de plus en plus dans les affaires de lâempire en appuyant des factions rivales. Les royaumes tributaires cessent alors de payer et sâĂ©mancipent de plus en plus. La fin rĂ©elle de lâempire peut donc ĂȘtre placĂ©e en 1629, mĂȘme sâil survit encore durant des siĂšcles; Il semble que le commerce des esclaves ait Ă©galement jouĂ© un rĂŽle dans le dĂ©clin du Monomotapa, qui se trouvait Ă la confluence des demandes arabes, perses, indiennes et europĂ©ennes. Une fois les ressources en or Ă©puisĂ©es, ce commerce a provoquĂ© une nette baisse de la population dans le sud-est de lâAfrique. c Un dĂ©clin qui nâen finit pas Au XVIIe siĂšcle, lâempire sâeffiloche peu Ă peu. Au sud du Monomotapa, la dynastie Rozwi crĂ©e le royaume Butwa. Cette rĂ©gion tributaire de lâempire refuse alors de payer les taxes et commerce directement avec les Portugais. Non seulement le Mwenemutapa se monte incapable de les chĂątier, mais il est en plus dĂ©posĂ© par les Portugais en 1663. Plus tard, en 1684, le Mwenemutapa Mukombe est battu Ă la bataille de Mahvugwe par le changamire roi Rozwi, Dombo. En 1692, Ă la mort du Mwenemutapa Mukombe, une Ă©niĂšme guerre de succession oppose le candidat des portugais et celui des Rozwi. AprĂšs moult massacres, les Rozwi rĂ©ussissent Ă prendre le contrĂŽle des rĂ©gions aurifĂšres du Manyika. Ils sont dĂ©sormais plus puissants que le Mwenemutapa, au point dâimposer leur candidat au trĂŽne impĂ©rial en 1712. Lâempire recouvre un semblant dâindĂ©pendance en 1720, lorsque les prĂ©occupations des Rozwi les portent plus au sud oĂč lâinstallation des Hollandais commence Ă produire ses effets LâEMPIRE ZOULOU Il y a 200 ans, lâAfrique australe a connu de grands bouleversements des populations se sont combattues pour prendre possession de la terre. Cette pĂ©riode est restĂ©e connue sous le nom de MfĂ©cane, lâaffrontement. Le MfĂ©cane a dâabord opposĂ© des peuples dâĂ©leveurs bantous, puis les Zoulous aux Boers. Chaka A la fin du XVIIIe siĂšcle, des pasteurs bantous, les Ngunis, arrivĂšrent du nord et sâinstallĂšrent au bord du ZambĂšze. Dans un de leurs clans, celui des Abatetwas, naquit un enfant âbĂątardâ, fils dâun des chefs et dâune danseuse rencontrĂ©e au marchĂ©. HumiliĂ© dĂšs lâenfance, Chaka dut aussi faire face Ă la jalousie, le jour oĂč il tua de ses mains un lion qui avait fait fuir tous les villageois. Mais informĂ© de son exploit, Dinguiswayo, le grand chef des Abatetwas, le convoqua et en fit son homme de confiance. A sa mort, Chaka prit sa place. Les Zoulous, peuple du ciel Etre chef des Abatetwas ne suffit pas Ă Chaka. Exterminant ses ennemis, sauf les plus jeunes Ă condition quâils sâenrĂŽlent dans son armĂ©e, il rassembla tous les Ngunis sĂ©parĂ©s en petits clans souvent en conflit. Il les obligea Ă abandonner leur nom et leur dialecte maternel pour sâappeler dĂ©sormais les Zoulous, le âPeuple du Cielâ. Il organisa son armĂ©e en rĂ©giments de plus de 1000 soldats dâune mĂȘme classe dâĂąge, les impis. Chaka Ă©tait implacable envers les peureux. Pour obliger ses soldats au combat corps Ă corps, il avait fait remplacer les lances par de courtes sagaies Ă large lame, des haches et un bouclier. Au retour dâune expĂ©dition, il fit exĂ©cuter ceux qui Ă©taient revenus sans leur sagaie. La tactique favorite de ce chef de pasteurs Ă©tait celle des âcornes de buffleâ. Elle consistait Ă harceler sans cesse lâennemi pour le rabattre, Ă la maniĂšre des deux cornes dâun buffle, contre des soldats zoulous aguerris qui le dĂ©cimaient. Les victoires de Chaka firent aussi sa perte car ses excĂšs et sa tyrannie lui avaient aliĂ©nĂ© jusquâĂ ses plus fidĂšles lieutenants qui firent sĂ©cession. En 1827, Ă la mort de sa mĂšre, il dĂ©crĂ©ta un deuil dâun an, interdisant Ă quiconque de boire du lait et aux personnes mariĂ©es de vivre ensemble. Sous la direction de Mzilikazi, un groupe nâacceptant pas le cĂ©libat sâenfuit vers le Zimbabwe avec des jeunes filles et fonda le peuple MatabĂ©lĂ©. Chaka mourut victime dâun complot. SourceS Bibliographie Braudel F, civilisation matĂ©rielle et capitalisme, volume III, 1979 â collectif, History of Mali, lphascript publishing, 2009 en fait des articles de wikipedia El Fasi,M dir Histoire gĂ©nĂ©rale de lâAfrique, tome III, lâAfrique du VIIe au XIe siĂšcle, Unesco, 1997 Fischer, Rudolf, Gold, Salz und Sklaven, edition Erdmann, 1982. Gordon, M, Lâesclavage dans le monde arabe, VIIIe â XXe siĂšcle, Ă©ditions Texto, 2009 Heers, J, Les nĂ©griers en terre dâislam, la premiĂšre traite des noirs, VIIe â XVIe siĂšcle, Ă©ditions Perrin, Iliffe, John, Les Africains, Histoire dâun continent. Champs Histoire, 2009. Insoll, Timothy, The archaeology of islam in sub-saharian Africa, Cambridge university press, 2003 Quigley, Mary, Ancient west African kingdoms Ghana, Mali and SonghaĂŻ. Heinemann Library, 2002. Lugan, Bernard, Histoire de lâAfrique. Ellipses, 2009 Mann, Kenny, African kingdoms of the past Monomotapa, Zulu, Basuto. Dillon Press, 1996 Mokhtar, G. dir Histoire gĂ©nĂ©rale de lâAfrique, tome II, lâAfrique ancienne, UNESCO, 1987 Niane, dir Histoire gĂ©nĂ©rale de lâAfrique, tome IV, lâAfrique du XIIe au XVIe siĂšcle, UNESCO, 1985 PĂ©trĂ©-Grenouilleau, Olivier, la traite oubliĂ©e des nĂ©griers musulmans, in Les collections de lâHistoire n°46, octobre 2009 Pierrat, Emmanuel, Comprendre lâart africain, Ă©ditions du chĂȘne, 2008 Randles , Lâempire du Monomotapa du XVe au XIXĂšme siĂšcle. EHESS, 1975 Shuter, Jane, Ancient west African kingdoms, Heinemann Library, 2002. Smith, Etienne, LâAfrique, 50 cartes et fiches. Ellipses, 2009. Wilmot, Alexander, Monomotapa RhodĂ©sia; elibron classics, 2005 Histoire de lâAfrique ancienne, VIIIe-XVIe siĂšcle. la Documentation photographique N° 8075., Paris, mai 2010 Ressources IXe siĂšcle Yakub mention du Ghana, Gao Xe siĂšcle Al Masudi XIe siĂšcle Al Bakri Afrique de lâouest â Ibn Butlan sur lâesclavage XIIe siĂšcle Al Idrisi Afrique de lâouest kitab Rudjar et carte XIIIe siĂšcle Ibn SaĂŻd Soudan XIVe siĂšcle Ibn Battuta visite le Mali en 1352-1353 XVe siĂšcle Ibn Khaldun, kitab al zandj, chronique de Kilwa, 1530 sur le Monomotapa XVIIe siĂšcle Tarikh al sudan et Tarikh al fattash, chroniques Ă©crites Ă Tombouctou Al Omari, Masalik el Absar fi Manalik el amsar, librairie orientaliste Paul Geuthner, paris 1927 Sur le Mali
Jerevois, sur la route, mon pĂšre secourant des malheureux soldats blessĂ©s et Ă©puisĂ©s qui sâefforcent de rejoindre les rĂ©giments en retraite. Câest la guerre, nous sommes en aoĂ»t 1914 ; jâaurai bientĂŽt cinq ans » Autre tĂ©moignage : « âLâĂglise doit subsister !â, câest le mot dâordre18 fĂ©vrier 2014 - Seul le prononcĂ© fait foi DĂ©claration de M. François Hollande, PrĂ©sident de la RĂ©publique, en hommage aux anciens combattants musulmans, Ă Paris le 18 fĂ©vrier 2014. TĂ©lĂ©charger le .pdf Monsieur le PrĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale,Mesdames, Messieurs les ministres,Mesdames, Messieurs les Ă©lus,Messieurs les reprĂ©sentants des cultes,Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,Monsieur le Recteur,C'est un moment, je le sais, particuliĂšrement Ă©mouvant pour vous. Non seulement de nous accueillir ici, mais de saluer la mĂ©moire des musulmans qui sont venus combattre, lors de la PremiĂšre Guerre mondiale, puis ensuite lors de la Seconde pour libĂ©rer notre annĂ©e, la France va cĂ©lĂ©brer deux Ă©vĂ©nements majeurs le dĂ©but de la Grande Guerre et le commencement de la LibĂ©ration de notre pays avec le 70Ăšme anniversaire des LibĂ©rations. Dans ces moments cruciaux, dans ces deux moments historiques, des hommes sont venus du monde entier pour nous sauver. Et une grande part de ceux qui sont venus d'Afrique, Ă©taient des cette vĂ©ritĂ© simple que je suis venu rappeler aujourd'hui pour que personne n'oublie ou pire mĂȘme, pour que personne n'occulte cette vĂ©ritĂ©. C'est aux enfants de ceux qui sont venus combattre sur notre sol, un sol oĂč ils n'Ă©taient pas nĂ©s, que je tiens Ă m'adresser aujourd'hui. Pour qu'ils soient fiers de ce qu'on fait leurs parents, leurs grands-parents, pour notre pays, pour la fais cet hommage, ici, dans un lieu chargĂ© de symboles la Grande Grande MosquĂ©e fut en effet construite au lendemain de la PremiĂšre Guerre mondiale, avec une intention bien particuliĂšre la reconnaissance de la Nation française Ă l'endroit des soldats l'avez rappelĂ©, Monsieur le Recteur, cette mosquĂ©e est nĂ©e de la volontĂ© des MarĂ©chaux de France ceux-lĂ mĂȘmes qui avaient Ă©tĂ© les chefs de ces soldats venus du monde entier, et pour beaucoup musulmans. Ces MarĂ©chaux de France voulaient qu'il y ait un lieu qui puisse saluer, rappeler, furent entendus puisque un vote du Parlement, le 29 juin 1920 le rapporteur en Ă©tait Edouard HERRIOT put dĂ©gager un budget destinĂ© Ă la construction de la mosquĂ©e. Et c'est le PrĂ©sident Gaston DOUMERGUE qui inaugura ici ce lieu, le 15 juillet Grande mosquĂ©e est dĂ©sormais inscrite dans le paysage parisien. C'est un lieu de culte, mais aussi un lieu de culture, un lieu d'Ă©changes, oĂč toutes les religions se retrouvent, oĂč toutes les gĂ©nĂ©rations peuvent Ă©galement partager des moments de recueillement et toujours de fidĂ©litĂ© Ă la Nation et Ă la Grande mosquĂ©e devait permettre de saluer le sacrifice des musulmans qui avaient combattu, et pour beaucoup Ă©taient morts durant la PremiĂšre Guerre mondiale, mais Ă©galement des musulmans qui avaient combattu sous l'uniforme français, en CrimĂ©e en 1853, au Mexique, puis Ă SedanTous ces Ă©vĂšnements n'Ă©taient pas forcĂ©ment des victoires et ne correspondaient pas toujours Ă ce que l'on pouvait attendre de la France. Mais ces soldats Ă©taient venus. Ils Ă©taient venus pour marquer leur fidĂ©litĂ© et leur loyautĂ©, Ă ce qui n'Ă©tait pas la RĂ©publique puisque j'ai Ă©voquĂ© la CrimĂ©e, le Mexique et Sedan c'Ă©tait l'Empire mais Ă ce qui Ă©tait la nation c'est surtout par rapport Ă la Grande Guerre que cette mosquĂ©e, cette Grande mosquĂ©e, ici Ă Paris, avait Ă©tĂ© construite et le Recteur, je sais combien vous ĂȘtes attachĂ© Ă ces Ă©vocations. Puisque c'est Ă votre initiative, en 1992, qu'une plaque fut posĂ©e Ă Verdun. Dix ans plus tard, vous avez dĂ©fendu l'idĂ©e d'un monument sur ce mĂȘme champ de bataille Verdun car beaucoup de soldats musulmans y avaient fait, lĂ -encore, la dĂ©monstration de leur courage et avaient payĂ© le prix du sang. Ce monument fut inaugurĂ© en 2006. Et aujourd'hui, c'est un projet que vous portez depuis plus de vingt ans, qui aboutit et qui trouve sa soldats que l'on Ă©voque aujourd'hui, c'Ă©tait qui ? Des tirailleurs, des goumiers, des spahis, parfois mĂȘme des zouaves. Tels Ă©taient les noms de leurs rĂ©giments. Qui Ă©taient-ils ? C'Ă©tait parfois des conscrits, parfois des engagĂ©s, parfois des combattants volontaires. Beaucoup venaient d'AlgĂ©rie 175 000, mobilisĂ©s pour la guerre de 1914. PrĂšs de 25 000 y laissĂšrent leur furent recrutĂ©s en Afrique noire 180 000 tirailleurs durant la PremiĂšre Guerre mondiale, essentiellement du SĂ©nĂ©gal. Mais nous avons eu aussi des Tunisiens, des Marocains, qui sont venus se battre en France. D'autres encore venaient de plus loin, des Comores, de Djibouti, et des actuels ces hommes se sont illustrĂ©s par leur bravoure et ont forcĂ© l'admiration de leurs chefs je citais les MarĂ©chaux de France. A la fin de la Grande Guerre, les unitĂ©s de maghrĂ©bins furent parmi les plus dĂ©corĂ©es de l'armĂ©e française. Les tirailleurs sĂ©nĂ©galais reçurent eux, le 28 avril 1919, l'hommage de Georges CLEMENCEAU, encore PrĂ©sident du Conseil, qui leur remit la Croix de ans plus tard, d'autres hommes, venus des mĂȘmes territoires, parfois fils des premiers, ont rĂ©pondu prĂ©sents Ă l'appel du gĂ©nĂ©ral de GAULLE puis, ensuite, de la France pour aller combattre pour sa libĂ©ration. J'ai eu l'occasion de rendre hommage, Ă Bastia, aux goumiers marocains qui jouĂšrent un rĂŽle majeur dans la libĂ©ration de la Corse en 1943, premier dĂ©partement Ă pouvoir ĂȘtre libĂ©rĂ© en mĂ©tropole, annonçant ainsi la libĂ©ration de notre pays un an plus la libĂ©ration de notre pays par l'armĂ©e de Provence, 40% des effectifs Ă©taient des soldats musulmans. Je rappelle qu'en aoĂ»t 1944, l'armĂ©e du gĂ©nĂ©ral de LATTRE de TASSIGNY, Ă©tait composĂ©e d'un grand nombre de Français d'Afrique du Nord, de toutes confessions d'ailleurs juifs, catholiques, musulmans Au total, plus de 70 000 musulmans et sans doute davantage, participĂšrent Ă la libĂ©ration de la gradĂ©s et tirailleurs seront faits compagnons de la LibĂ©ration par le gĂ©nĂ©ral de GAULLE. Et l'un, plus illustre que d'autres, fut le Roi Mohammed V. Le gĂ©nĂ©ral de GAULLE voulait ainsi dĂ©montrer, en faisant ces choix, que c'Ă©tait des hommes venant de partout qui avaient contribuĂ© Ă la libĂ©ration de notre pays et qui resterait Ă jamais des avons donc dĂ©voilĂ© deux plaques qui rappellent les rĂ©giments, pour la PremiĂšre Guerre, comme pour la Seconde. Mais nous avons aussi voulu, au-delĂ de ce mĂ©morial, identifier les soldats qui ont laissĂ© leur vie sur notre territoire. Chacun pourra donc retrouver ici, Ă travers ces bornes interactives, l'identitĂ© et le parcours de ces hommes. C'est une rĂ©paration qui est ainsi hommes n'Ă©taient pas des inconnus, mais ils Ă©taient des anonymes. Non pas que l'on voulait les oublier mais, puisqu'ils n'Ă©taient pas nĂ©s en France, sur notre territoire, ils ne pouvaient pas figurer sur les monuments aux morts. Il Ă©tait temps que nous puissions accomplir cet acte de justice. C'est fait aujourd'hui. Maintenant, les soldats musulmans tombĂ©s pour notre pays pourront ĂȘtre connus de tous et surtout de leurs propres enfants ou petits-enfants, qui retrouveront leur parcours, leur combat, leur est vrai qu'il est nĂ© une fraternitĂ© des armes Ă travers ces conflits. Et cette Grande mosquĂ©e nous le rappelle. Il y a eu un lien trĂšs fort Ă©tabli, aprĂšs la PremiĂšre Guerre mondiale, entre l'Islam et la RĂ©publique, pour la dĂ©fense de la souverainetĂ© et de la libertĂ© de notre pourquoi cet hommage qui s'adresse aux morts est Ă©galement tournĂ© vers les vivants. C'est un appel au respect au respect des morts d'hier, ceux qui ont combattus pour nous ÂŁ au respect des morts d'aujourd'hui, Ă travers l'obligation qui nous est faite de permettre dans nos cimetiĂšres d'avoir des carrĂ©s c'est aussi un appel au respect des vivants qui nous oblige Ă lutter farouchement contre les discriminations, les inĂ©galitĂ©s, pire encore, le racisme, et Ă ĂȘtre intraitables Ă l'Ă©gard des paroles et des actes anti-musulmans, Ă la profanation des lieux de cultes. S'en prendre Ă une mosquĂ©e, comme encore la semaine derniĂšre Ă Blois, ou s'en prendre Ă une Ă©glise, Ă une synagogue Ă un temple, c'est s'attaquer Ă l'ensemble de la communautĂ© personne dans notre pays, ne doit pouvoir ĂȘtre menacĂ©, ou pire mĂȘme agressĂ©, pour ses croyances pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public. Ce principe est inscrit depuis deux siĂšcles dans notre dĂ©claration des droits de l'Homme. Nous y sommes particuliĂšrement France, elle est riche de sa diversitĂ©, mais elle est forte de son unitĂ©. Une valeur essentielle nous permet de faire vivre ces deux exigences c'est la laĂŻcitĂ©. Pour que tous les citoyens puissent vivre ensemble, pour qu'aucun n'ait Ă renoncer Ă ses convictions, pour que nul ne puisse imposer sa religion Ă l'autre, nos rĂšgles communes doivent ĂȘtre fixĂ©es par une seule loi la loi de la au nom de la laĂŻcitĂ© qu'est reconnu un Islam de France. Un Islam qui porte un message d'ouverture, de tolĂ©rance, de solidaritĂ©. Un Islam qui ait ses lieux et ses imams en parfaite harmonie avec les valeurs que nous partageons tous et qui doivent ĂȘtre formĂ©s en consĂ©quence, en lien avec nos universitĂ©s. Un Islam qui ait une reprĂ©sentation, et une place pour dialoguer avec l'Etat. Un Islam donc parfaitement compatible avec les valeurs de la l'ai dit, Mesdames et Messieurs, l'hommage que nous rendons aujourd'hui aux soldats musulmans morts pour la France s'adresse Ă toute la communautĂ© nationale, et Ă toutes celles et tous ceux qui, Ă un moment, s'interrogent sur leur destin, sur leur place et parfois mĂȘme sur leur descendants de ces soldats, oĂč qu'ils soient, je leur dis ici ma gratitude. A ceux qui sont en France, devenus Français, pleinement Français, je leur dis aussi combien ils peuvent ĂȘtre fiers de leur pays et de leurs parents, et conscients que la RĂ©publique a une dette Ă leur Ă©gard. La France n'oubliera jamais le prix du sang versĂ©. Elle gardera en mĂ©moire les noms de ceux qui se sont battus pour notre libertĂ©, sans distinction d'origine, ni de devoir de mĂ©moire honore une Nation. Il permet le rassemblement de tous, il rĂ©concilie les histoires personnelles familiales, parfois tourmentĂ©es. Il participe de la reconnaissance du parcours de chacun. Le devoir de mĂ©moire est aussi une contribution, non seulement Ă ce que notre pays a Ă©tĂ©, mais Ă ce qu'il peut ĂȘtre si nous ajoutons Ă ce devoir de mĂ©moire le devoir de et nous en avons fait la preuve aujourd'hui nous partageons le mĂȘme destin, nous sommes dans la mĂȘme communautĂ© la Nation. Une Nation doit toujours regarder l'Histoire pour savoir comment elle peut prĂ©parer son avenir. C'est ce que nous avons fait ici dans ce lieu, la Grande mosquĂ©e, en reconnaissance pour tous ces soldats venus du monde entier nous donner notre libertĂ©, Ă ces musulmans qui sont restĂ©s des musulmans jusqu'au bout, mais d'abord qui ont donnĂ© leur sang pour la
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